Au cœur de vives tensions dans les coulisses du club d'Arsenal dont il aura contribué à construire la stature, Arsène Wenger a fait le choix ce vendredi de déposer le bilan de son action dès la fin de la saison... Une décision difficile, regrettée par nombre de ses pairs, qui tourne la page sur un artisan de la révolution du football anglais.

Il faut dire que la situation devenait de plus en plus intenable pour l'entraîneur français dans le nord de Londres. Le beau jeu proposé par ses joueurs sur le terrain n'arrivait plus à faire oublier l'accumulation des défaites (11 en Premier League cette saison).

Et déjà la presse anglaise venait à imaginer l'heure propice à un impératif passage de flambeau de l'ancien de Strasbourg. Au final, ce sera l'Alsacien qui aura pris les devants.

« Je suis reconnaissant d’avoir eu le privilège de servir le club durant tant d’années mémorables. »

Un communiqué de presse de Wenger venu clore les débats autour de la suite à donner à son incroyable aventure à la tête du club anglais. Parfait inconnu à sa nomination en septembre 1996, l'Alsacien de 68 ans tire sa révérence sur 21 saisons passées sur le banc d'Arsenal. Un autre monument qui s'en va après sir Ferguson en 2013.

Un passage de flambeau espéré par le public

La raison de son départ précipité alors qu'il lui restait un an de contrat réside dans la montée de la grogne des fans d'Arsenal.

Des supporters visiblement excédés par les nombreux revers connus cette saison. Le slogan « Wenger Out » a d'ailleurs fait son chemin dans les tribunes de l'Emirates Stadium, mais aussi dans le ciel londonien, tracté par un avion. 6e de Premier League, le club ratera la C1 pour la 2e année consécutive, le pire résultat sous l’ère Wenger.

Des trophées et un style de jeu unique

Malgré les frustrations actuelles, l'histoire retiendra qu'Arsène Wenger a apporté une belle stabilité à Arsenal dans les hauteurs du football anglais. Un jeu rapide et plutôt bien léché qu'il aura bien réussi à intégrer en Angleterre. Sinon, Wenger, c'est aussi le record d’invincibilité inscrit par le club en 2004 avec 49 matchs sans défaite.

Un chiffre qui fait parler quatorze ans après.

Trois titres de champion (1998, 2002, 2004) et sept Coupes d’Angleterre (1998, 2002, 2003, 2005, 2014, 2015, 2017), voilà pour les sacres majeurs remportés par le Français. Malheureusement, pas de succès sur la scène européenne avec tout juste une finale de Ligue des Champions perdue contre le Barça en 2006. Il faut noter que Wenger peut espérer une sortie par le haut avec un titre en Ligue Europa où il disputera les demi-finales face à l’Atlético Madrid la semaine prochaine.

Plus qu'un coach, une partie d'Arsenal

Bien que moqué à son arrivée en Angleterre, Arsène Wenger s'est avéré être un précurseur. Sacré en Premier League dès son deuxième exercice en 1998, il sera même le tout premier à y porter un effectif sans joueurs anglais.

Prudent avec les finances de son club, le coach français axera même la philosophie de son effectif sur la révélation des jeunes sortis de la formation.

Souvent invité à la retraite par la presse dès la fin des années 2000, Wenger rappelait souvent avec humour ne pas imaginer sa vie sans football. Mais avec cette démission annoncée, c'est la suite de sa carrière qui est désormais mise en ballottage incertain. Sinon, une chose reste certaine, les supporters des Gunners ne le verront plus qu'en statue aux abords de leur stade dès la fin de la saison.