L'histoire était trop belle. Hatem Ben Arfa revenait à l'été 2016 dans son club de coeur, le Paris Saint-Germain, après une magnifique saison à Nice (18 buts et 7 passes décisives) et devait enfin accomplir son destin : briller dans un grand club. Malheureusement, une fois encore, le natif de Clamart ne parviendra pas à franchir l'ultime palier du joueur de foot et devrait vraisemblablement quitter le PSG cet été, après deux années d'échec.

Pour autant, sa carrière au PSG ne ressemble à aucune autre. Un joueur peut rater une étape de sa vie, manquer son intégration, ne jamais s'imposer...

Mais dans ce cas précis, la débâcle est totale. C'est bien simple, le joueur n'a pas disputé une seule seconde de match cette saison, et ne s'est même pas assis sur le banc de touche. France Football revient cette semaine sur les origines du cas Ben Arfa, et dévoile de nombreux insides.

Quand Hatem Ben Arfa vexe le patron du PSG

Lors de la saison 2016-2017, Hatem Ben Arfa ne semblait pas réussir à s'intégrer à l'équipe mais jouait tout de même quelques matchs de temps à autre. Néanmoins, mécontent de son temps de jeu (que Unai Emery justifiait par son manque de performance lors du temps qui lui était donné), il ira se plaindre directement auprès de l'Emir du Qatar et propriétaire du club Cheikh Tamim al-Thani lorsque celui-ci était de passage au PSG pour une visite de ses troupes.

Il osera alors une petite pique adressée au président du PSG Nasser Al-Khelaïfi qu'il n'arrivait jamais à joindre, l'Emir lui répondant en rigolant que lui non plus. Vexé, Nasser fera en sorte qu'il ne porte plus jamais le maillot du PSG, ce qui fût le cas.

Depuis cet incident, Hatem Ben Arfa n'a plus jamais été convoqué dans le groupe professionnel.

Il jouera néanmoins quelques matchs avec la réserve. Malgré cette mise à l'écart quasi-officielle, et sue de tous à l'intérieur du club, le numéro 21 de l'effectif ne profitera d'aucun mercato pour changer d'horizon. Très attaché à ses 8 millions d'euros annuels, il décide très vite avec son manager de jouer la stratégie de l'épuisement : il ne veut qu'une rupture de contrat à l'amiable avec le club qui devrait alors lui verser l'équivalent de ce qu'il aurait du toucher s'il était resté jusqu'au bout.

L'état major parisien refuse, et Ben Arfa accepte son sort : s'entraîner dans le vide jusqu'à l'été 2018 et partir libre, ce qu'il a officiellement annoncé il y a quelques jours sur Instagram.

Un Ben Arfa encore très investi dans la vie du club

Malgré sa "placardisation", Hatem reste un joueur du club. Il vient tous les jours à l'entraînement et impressionne ses coéquipiers, notamment Nemyar et Dani Alves, arrivés l'été dernier. France Football raconte que ce dernier ira voir la direction sportive pour demander sa réintégration, impressionné par le talent du Français qu'il surnomme affectueusement avec Neymar "fenomeno". Encore récemment, Thomas Meunier lui tressait des louanges, affirmant qu'il s'agissait d'un des meilleurs dribbleurs de l'équipe.

Avant son clash avec Nasser, Ben Arfa restait un cadre du vestiaire, et un exemple pour les jeunes, avec qui il allait souvent discuter.

Il fût d'ailleurs le soir de la remontada l'un des joueurs les plus affectés mais aussi le plus présent pour les autres, quand de nombreux cadres du vestiaire préféraient de pas prendre la parole et rester dans leur coin. Néanmoins la situation avec le staff s'est définitivement envenimé suite à l'épisode "Emir" et Nasser restera inflexible aux demandes de son équipe. Ben Arfa en profitera alors pour lâcher ses quatre vérités à tout l'état major, n'hésitant pas à dire à Emery tout le mal qu'il pensait de lui ou se moquant ouvertement de son accent pendant les entraînements. Dernière crasse avant de partir, il réfléchit à ramener des pizzas à toute l'équipe le 5 avril pour célébrer l'anniversaire de son dernier match avec le PSG. Un nouveau rendez-vous raté pour le prodige, qu'on espère voir rebondir cet été dans un club qui saura parfaitement utiliser son talent.