Victoire belge aujourd'hui sur les routes siciliennes. Après 202 kilomètres de course, dans les routes escarpées de la province de Catane, Tim Wellens a su dompter la montée finale vers Caltagirone pour remporter sa première victoire sur le Giro. Rohan Dennis garde quant à lui le maillot rose, et Christopher Froome perd 20 secondes sur les principaux favoris.

Une étape tranquille

Le parcours du jour aspirait à du spectacle avec ces 3450 mètres de dénivelé, on peut dire qu'on a été déçu. Arrivés en retard par rapport au plus mauvais horaire prévu par les organisateurs, le peleton ne s'est pas pressé aujourd'hui pour rallier l'arrivée à Caltagirone.

Une échappée de cinq coureurs s'est formée dans les premiers kilomètres de l'étape. Elle était composée par Maxim Belkov (TKA), Enrico Barbin (BRD) porteur du maillot bleu, Marco Frapporti (AND), Jacopo Mosca (WIL) et un français: Quentin Jauregui (ALM). Ses cinq hommes auront jusqu'à 4 minutes d'avance sur le peloton, mais celui-ci ne leur a jamais vraiment laissé une chance de pouvoir aller au bout. Donc pour ses hommes de tête la course se sera résumée à la bataille pour les grands prix de la montagne et les sprints intermédiaires, et là encore, l'affaire était entendue: Enrico Barbin est passé en tête des deux GPM du jour, et consolide son maillot de la montagne en gagnant 6 points ce qui lui offre un capital total de 11 points en tête de ce classement.

Les membres de l'échappée se feront reprendre à environ 15 kilomètres de l'arrivée.

Un seul mouvement à noter, au début de la deuxième partie de course, une accélération soudaine sur des routes escarpées de l'équipe des Emirats-Arabes-Unis (UAE), à environ 110 kilomètres de l'arrivée. Bien que cette accélération ait fait des cassures, elle n'a pas abouti et elle s'est soldée par un regroupement général.

Mais cette étape n'aura quand même pas été de tout repos pour tout le monde: un abandon est à déplorer au terme de cette étape, celui du sprinter de l'équipe Bardiani-CSF Andréa Guardini, victime d'une grippe. Cela porte à deux le nombre d'abandon après 4 étapes effectuées Egalement, grosse inquiétude chez Wilier Triestina-Selle Italia car leur sprinter fétiche Jakub Mareczko semblait extrêmement affaibli et a été distancé à plusieurs reprises par le peloton, attendu par ses coéquipiers avant de définitivement lâché prise dans les 30 derniers kilomètres.

Sûrement malade, il faudra pour lui passer l'étape de demain et surtout l'Etna après-demain dans les délais, pour espérer se refaire une santé avant d'arriver sur des routes plus propices à ses qualités.

Wellens trop fort dans Caltagirone

Les 10 derniers kilomètres de l'étape ont en revanche étaient bien plus animés: dans un parcours à majorité urbaine, enchaînant les faux-plats montants casse-patte, et les parties roulantes, les favoris ont dans leur majorité su bien se placer aux abords de la difficulté finale. Seulement à 1,5 kilomètre, un violent effort d'un impressionnant Tosh Van Der Sande crée une cassure dans le peleton avec un groupe de 4 coureurs qui se retrouvent avec quelques mètres d'avance sur le peleton pour aborder la montée finale.

Parmi eux on retrouve le vainqueur du jour Tim Wellens (LTS), qui n'a pas passé un relais dans le dernier kilomètre, laissant le soin à l'autrichien Patrick Konrad (BOH) d'essayer de maintenir l'écart. Le belge aura finement joué en restant placé lors de toute la montée dans les premières positions sans pour autant passer en tête.

Après regroupement général, c'est l'italien Enrico Battaglin (TLJ) qui à 200 mètres de la ligne produit son effort sur des pentes à plus de 10%. Il emmène dans la roue Tim Wellens et Michael Woods (EFD), avant de se faire déposer par un impressionnant Tim Wellens dont seul Michael Woods tiendra la roue sans pour autant réussir à le dépasser.

Statut-quo chez les favoris, Froome à la peine

Au terme de cette étape, Rohan Dennis garde son maillot de leader, et Simon Yates monte sur le podium, au profit de la mésaventure de José Goncalves victime d'un ennui mécanique à quelques kilomètres de l'arrivée. Sinon Thibaut Pinot fait son apparition dans le top 10 et se classe 8eme. Et Tom Dumoulin, le tenant du titre a parfaitement géré sa montée.

Seul favori qui passe un très mauvais début de Giro, Christopher Froome perd encore 20 secondes sur les principaux favoris. Mal placé avant d'aborder la montée finale, il perd quand même beaucoup de temps pour un effort de ce type. Ainsi on peut s'interroger sur l'état de forme du britannique, avant l'étape de l'Etna jeudi, où nous aurons la confirmation de son mauvais état de forme, ou alors il nous démontrera le contraire.