Les étapes siciliennes et dans les Abruzzes ont conclu une première semaine particulièrement dense et difficile. Les première étapes de montagne avec 3 arrivées au sommet (L'Etna, Montervergine, et Gran Sasso d'Italia) ont vu une domination surprenante mais sans partage de l'équipe Mitchelton-Scott avec ces deux leaders Simon Yates et Esteban Chaves.

C'est sur l'étape de l'Etna que l'équipe Mitchelton-Scott a construit son hégémonie sur cette première partie de Giro. Très discrète lors des cinq premières étapes, elle a su se dévoiler au bon moment lors de l'étape de l'Etna après une étape parfaitement menée.

Ayant réussi à inclure Esteban Chaves dans une échappée d'une vingtaine d'hommes, elle réussit le coup de force à faire aller au bout Esteban Chaves dans la montée finale de l'Etna avec notamment un incroyable travail de l'australien Jack Haig, équipier indispensable en montagne au vue de ces remarquables qualités de grimpeur du haut de ces 24 ans. Et avec l'impressionnante attaque de Simon Yates dans les deux derniers kilomètres, le doublé de l'équipe australienne au sommet du volcan sicilien assomme la concurrence, même si le Giro est encore loin d'être terminé.

Sur l'étape de Montevergine, l'équipe Mitchelton-Scott désormais possédant en son sein le leader du Giro a parfaitement su gérer ce nouveau rôle, et a démontré qu'elle possédait une très bonne profondeur d'équipiers pour mener à bien la gestion des étapes.

Si bien qu'en montagne, l'armada de grimpeurs de l'équipe avec non seulement Jack Haig, mais également Roman Kreuziger et Mikel Nieve a permis à Simon Yates et Esteban Chaves de dormir sur leurs deux oreilles aidée par une équipe Astana de Miguel Angel Lopez qui affiche également une belle force de frappe,et qui a géré à elle toute seule les 45 kilomètres d'ascension finale.

De sorte que Simon Yates a pu s'adjuger dans le final sa première victoire d'étape sur ce Giro 2018 après avoir suivi et géré les attaques des autres favoris qui n'ont pas encore trouvé la faille pour mettre en danger l'équipe Mitchelton-Scott.

Dumoulin gère, Froome galère

Du côté des autres leaders, ces 3 premières étapes de montagne se sont résumés surtout à une course de marquage malgré quelques velléités offensives par moment, notamment la petite puce italienne Domenico Pozzovivo (TBM), qui a été sûrement le plus entreprenant et le plus offensif lors de ces 3 étapes au sommet.

Mais jamais il a réussi à décramponner les autres adversaires directs au classement général de sorte qu'il reste 5eme au classement général au terme de cette première semaine à 57 secondes du leader britannique.

Tom Dumoulin a tant bien que mal suivi les différentes attaques et on l'a vu sur l'étape de l'Etna et de Gran Sasso d'Italia en difficulté par moments même si ces qualités et son sang-froid lui ont permis de minimiser le retard pris grâce à des bonnes montées au train qui lui ont permis de limiter la casse et de rester sur le podium provisoire du Giro, puisqu'il est 3ème à 38 secondes de Simon Yates.

7 secondes derrière le tenant du titre, on retrouve le premier français de ce Giro après la seconde journée de repos, il s'agit bien évidemment de Thibaut Pinot (GDJ).

Le Franc-Comtois, a été au niveau lors de cette première semaine de course, en étant au niveau de tous les autres leaders, en proposant même quelques attaques, et en ne passant pas loin de la gagne sur l'étape de Gran Sasso d'Italia, seulement devancé par Simon Yates. Il ne s'est pas encore dévoilé, et ses qualités reconnues de récupération sur un grand tour pourraient faire la différence lorsqu'on arrivera en troisième semaine. Dès lors, les 45" qu'il concède sur le britannique ne sont pas très importants au vue des difficultés qui attendent encore les coureurs dans ce Giro d'Italia.

Enfin, un autre britannique est quant à lui, bien plus à la peine après la seconde journée de repos, c'est Christopher Froome (SKY).

Il pointe déjà à 2'27" de son compatriote après 9 étapes. Déjà malchanceux après sa chute lors de la reconnaissance du chrono inaugural dans les rues de Jérusalem, son cas ne s'est pas amélioré lors des étapes suivantes, concédant une vingtaine de secondes sur l'étape de Caltagirone, et également décramponné lors des étapes de l'Etna, et de Gran Sasso d'Italia. C'est sûrement le grand perdant de cette première semaine du Giro.