Dans quelques semaines, le coup d'envoi de la Coupe du monde en Russie sera donné. Têtes de série du groupe le plus homogène de la compétition (Pérou, Danemark, Australie), les Bleus font partie des favoris.

Mais pour accréditer ce statut, Didier Deschamps va devoir construire un groupe costaud à tous points de vue. À condition de ne pas s'enflammer : "Le niveau international ne s’acquiert pas en claquant des doigts. C’est pour ça que le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne sont devant nous", a déclaré le sélectionneur sur France 2.

Rami en pôle pour remplacer Koscielny au Mondial

Le cru 2017-2018 fut riche en enseignements pour les Bleus, le Basque a dû aussi gérer quelques orages, notamment dans le secteur défensif. Sérieusement touché au tendon d'Achille, le 3 mai dernier, en demi-finale de l'Europa League contre l'Atletico de Madrid (0-1), Laurent Koscielny est d'ores-et-déjà forfait. Le sélectionneur doit alors rebattre les quelques cartes en sa possession. Kurt Zouma (Stoke City, 28 matches) n'a pas réussi l'opération maintien en Premier League avec son club (19e).

Didier Deschamps devrait lui préférer Adil Rami. Finaliste de la Ligue Europa avec l'OM, le Marseillais pète le feu, cette saison (42 matches). Mieux, il a l'avantage de connaître le groupe France comme son casier dans le vestiaire du Vélodrome !

Déjà repêché pour disputer l'Euro après le forfait de Varane en 2016, l'ancien Lillois est un joker de luxe pour l'ancien coach du club phocéen.

"Mentalement, je suis prêt à 100%", a récemment déclaré l'ancien Lillois dans un entretien accordé à L'Équipe. Côté droit, on peut noter le retour en forme du latéral droit de Monaco, Djibril Sidibé. Son retour éclair devrait pousser le Stéphanois Mathieu Debuchy sur les rangs des réservistes. Son pendant de Stuttgart, Benjamin Pavard, a donné satisfaction lors des derniers rassemblements.

À gauche, Lucas Digne a pris de la place. Pour l'épauler, le Citizen Benjamin Mendy a la cote.

Hiérarchie presque claire au milieu chez les Bleus

Dans l'entrejeu, Deschamps semble confronté à moins d'incertitudes. Que les Bleus évoluent en 4-4-2 ou en 4-3-3, la hiérarchie se dépeint aussi clairement qu'une aquarelle : Pogba, Matuidi et Kanté partent avec une longueur d'avance. Sacré meilleur Français évoluant à l'étranger aux trophées UNFP, le milieu de Chelsea monte en puissance, cette saison (41 matches, 1 but).

Dans un autre style, plus offensif, Blaise Matuidi possède un peu la même trajectoire. Devenu un pion essentiel de la Juventus, la Pieuvre continue de rayonner. C'est moins le cas de Paul Pogba, dont le but printanier en Russie (3-1), ne suffira sans doute pas à faire oublier ses déboires avec José Mourinho, à Manchester United.

Alors que les rumeurs l'annoncent au PSG, l'ex-Turinois n'est pas au mieux. "Je le gère", tempère Didier Deschamps. Oui, mais jusqu'à quand ? Son irrégularité devient agaçante et de nouveaux éléments sont en train d'éclore. Actuellement blessé, Corentin Tolisso demeure un atout au milieu, tout comme le champion de France parisien Adrien Rabiot. De son côté, le polyvalent Thomas Lemar pourrait se frayer une place dans l'entrejeu.

Ben Yedder et Thauvin, l'heure est peut-être venue

Si le Monégasque sera a priori retenu en qualité d'attaquant, la concurrence s'annonce rude. D'autant plus que Deschamps pourrait incorporer de nouvelles forces dans un secteur où les Bleus ont brillé ces quatre dernières années (90 buts). Sauf cataclysme, les esthètes Griezmann (auteur d'un doublé mercredi, en finale de la C3) et Mbappé seront du voyage en Russie. On peut également imaginer que le Marseillais Florian Thauvin sera intégré au groupe des 23, après sa belle saison sous le maillot cyan et blanc. Le Barcelonais Ousmane Dembele ne peut pas en dire autant, en raison d'un temps de jeu insuffisant (16 matches).

En réussite, Alexandre Lacazette (Arsenal,14 buts) et Wissam Ben Yedder (Séville, 21 buts) sont bien placés pour en profiter.

Le profil du second, inédit en France, constituerait un atout considérable dans un schéma de jeu où Olivier Giroud (30 buts) a besoin d'être entouré. Mais là encore, seul Didier Deschamps a le pouvoir de décision.