Après avoir battu respectivement cette nuit les New Orleans Pelicans et le Utah Jazz, les Golden State Warriors et les Houston Rockets se retrouvent pour ce qui est probablement la vraie finale NBA. Pourtant ce ne sera qu'une finale de conférence, avec deux équipes qui arrivent lancées. Reste néanmoins une question, sur une série de sept matches, la bande à James Harden peut-elle faire vaciller le champion et grand favori en début de saison ?

Houston a construit son équipe pour battre les Warriors

Avec le renfort de Chris Paul à l'intersaison, la maison Rockets avait frappé un grand coup, et ce même si des doutes ont été émis sur sa complémentarité avec James Harden.

Sans oublier les autres recrues, moins tape à l'oeil mais ô combien primordiales. P.J Tucker et Luc Mbah A Moute apportent ce qu'il manque à Mike D'Antoni depuis sa prise de pouvoir dans le Texas, de la rigueur défensive. Leur polyvalence dans ce secteur permet à Houston de pouvoir jouer "small ball", l'arme principale des Warriors depuis trois ans. On a déjà vu l'un ou l'autre occuper le poste de pivot, alors qu'ils dépassent à peine le double mètre et ne sont pas spécialistes en la matière. Face à Draymond Green ou Kevin Durant, Houston a trouvé en eux ce qui semble être la solution. Pour preuve, ils sont passés de l'une des pires équipes dans ce domaine au top 10.

Offensivement, leur capacité à mettre dedans à trois points correspond à l'identité offensive de la formation texane.

Le General Manager de la franchise Daryl Morey ne s'en est jamais caché, il a construit cette équipe en premier lieu pour jouer les yeux dans les yeux face à Stephen Curry et ses coéquipiers. À Tucker et Mbah A Moute, on ajoutera Gerald Green, capable de prendre feu à tout moment, et Joe Johnson dont l'expérience pourrait servir selon les cas de figure.

Golden State a moins de certitudes qu'auparavant

Autre fait qui pourrait être en faveur de la meilleure équipe de cette saison régulière, l'état de forme de leurs adversaires. Impitoyables en playoffs l'an passé (16-1) après avoir fini la phase régulière en trombe, les Californiens arrivent dans cette finale de l'Ouest avec moins de garanties.

Entre les blessures, les défaites nombreuses, et le besoin de se remotiver après trois finales consécutives et deux titres, GS a fini en roue libre et laissé la première place à Houston, donc l'avantage du terrain lors de cette confrontation. Un aspect non négligeable quand on sait qu'un match 7 aurait lieu au Toyota Center si la série n'est pas bouclée avant. Ce sera d'ailleurs une première depuis l'ère Steve Kerr.

Même si les ouailles du coach de l'année 2015 retrouvent peu à peu leur vrai niveau dans ces playoffs, on est encore loin de la domination annoncée. Tout comme leur capacité à être constants sur un match entier. En général, les Warriors accélèrent sur une période pour créer l'écart, en général en début de seconde période.

Sur le reste du temps, on peut avoir l'impression de gestion tant ils savent qu'ils sont supérieurs aux autres. Face aux Rockets, les Dubs vont se heurter à une équipe qui les a battus deux fois en trois rencontres cette saison. Cette suffisance devra être proscrite s'ils veulent disputer une quatrième finale consécutive.

Quelle forme pour Stephen Curry ?

Ce sera l'une des grosses interrogations de la série. Revenu il y a tout juste trois matches, Stephen Curry manque de rythme après six semaines passées loin des parquets NBA. Le talent lui est toujours là, mais sans une forme physique optimale, il pourrait souffrir face à Chris Paul, Eric Gordon ou tout autre défenseur amené à lui rendre la vie dure.

En 2016, il avait admis ne pas "être à 100%" lors des Finals perdues contres les Cavs après une blessure similaire, et ses performances n'avaient pas été celles d'un MVP élu à l'unanimité. Il montera en régime au fur et à mesure de la série, mais l'avoir à 100% n'est presque pas pensable.