Privés de leurs stars Gordon Hayward et surtout Kyrie Irving, les #Celtics ne cessent de surprendre les observateurs en allant au delà des attentes placées en eux. Troisième de la conférence Est à l'issue des 82 matchs de saison régulière, la bande de Brad Stevens s'engageait dans ses playoffs sans aucune vraie star dans son roster. C'était sans compter sur la force collective mise en place par le coach de cette équipe, un style fidèle à l'identité de jeu prônée par les Celtics depuis des décennies, à savoir une mentalité offensive poussée à l'extrême et une défense hyper agressive.

Cette intensité dans le jeu pourrait être symbolisée par un joueur, le meneur-arrière #Marcus Smart.

Le numéro 6 de la draft 2014 de la NBA (1er joueur de l'histoire du tournoi de la March Madness à compiler au moins 20 points, 10 rebonds, 5 passes et 5 interceptions) ne peut pas laisser insensible, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, surtout s'il est l'adversaire du soir, Smart est l'archétype même du joueur que chaque coach rêverait d'avoir dans ses rangs de par sa capacité à montrer l'exemple et à entraîner les autres dans son sillage. Relai du coach Brad Stevens, Marcus Smart symbolise la combativité des Celtics. Que ça soit en tant que titulaire ou en sortie de banc, le numéro 36 apporte toute son énergie des deux côtés du terrain.

Se jetant sur tous les ballons, provoquant des passages en force, capable d'énormes contres et de défendre sur les cinq postes, y compris sur un monstre physique tel que LeBron James, la panoplie de Smart en fait un défenseur d'élite et l'un des chouchous de la TD Garden, un public bouillantissime qui ne manque pas de l'ovationner à chacune de ses actions décisives.

Bien conscient de ses qualités défensives, Smart déclarait l'an dernier: 'Aller défendre sur des intérieurs, puis s'occuper d'arrières c'est compliqué, mais je tire ma fierté de ma défense. Cette franchise le sait, mes coéquipiers le savent et le coach le sait. Ils me font confiance pour faire le travail'.

Sa mentalité vantée par tous

Brad Stevens, le coach qui a su recréer très vite un collectif malgré un renouvellement d'effectif important à l'intersaison, ne cesse de louer les qualités de son lieutenant défensif: 'L'une des choses que j'aime vraiment chez Marcus, c'est que quand Marcus est présent, vous savez qu'il est là. Vous savez qu'il est dans la salle, vous savez qu'il est dans le jeu, vous savez qu'il est dans un exercice défensif. Il a une présence autour de lui qui peut animer une pièce. Il a un grand esprit de compétition'. A l'heure de négocier un futur contrat avec la franchise du Massachusetts, le dirigeant Danny Ainge déclarait au Boston Herald son désir de conserver Marcus Smart: 'J'espère qu'il restera, je suis un grand fan.

Marcus joue un basket très dur dans cette ligue, nous devons jouer un cran au dessus et jouer comme Marcus. Nous avons besoin de lui pour inspirer nos gars sur le banc'.

Blessé au pouce le 11 mars dernier contre Indiana et privé du début des playoffs, Boston n'a plus affiché le même visage en l'absence de Smart, notamment sur le plan défensif. Initialement prévu pour un potentiel game 7 contre les Bucks de Milwaukee, voire au deuxième tour en cas de qualification, le natif du Texas a finalement fait son retour lors du game 5 alors que la série était de 2-2 et que les siens avaient absolument besoin d'une victoire. Boostés par sa rentrée, il plonge notamment pour récupérer un ballon dès son apparition sur le parquet, les Celtics s'imposèrent à la maison et se qualifièrent quelques jours plus tard pour la demi-finale de conférence Est qui les oppose actuellement aux Philadelphia Sixers du rookie Ben Simmons.

Peu avant le match contre Milwaukee, Marcus Smart apprit que sa mère était atteinte d'un cancer, néanmoins cette dernière l'exhorta à jouer le match à Boston tandis qu'elle était hospitalisée à Dallas. Interrogé par le Boston Globe, il réagit après le match: 'Elle m’a dit qu’elle préférait que je sois ici que là-bas, à faire ce que j’aime faire parce qu’elle adore me regarder jouer et que ça lui donnerait le sourire si je revenais sur le parquet. Ca voulait tout dire pour moi d'être là ce soir, qu'elle puisse me voir sur le terrain, jouer et faire ce que j'aime faire. Après tous les sacrifices qu'elle a fait pour moi, c'était énorme d'être là ce soir'. Smart avait d'ailleurs inscrit sur ses chaussures un message destiné à sa mère 'Momma's boy. I fight, you fight, fuck cancer'.

Un impact sur le jeu qui va bien au delà des feuilles de stats

Le basket et les sports US en général sont des sports de statistiques, cependant la corrélation avérée entre bonne performance et ligne de statistiques ne se vérifie pas toujours et Marcus Smart en est le parfait exemple, lui dont l'impact dépasse largement la simple feuille de stats. Quand il est sur le parquet Boston a un meilleur différentiel des deux côtés du terrain, l'équipe marque plus de points et en encaisse moins.

  • saison 2017/2018: 10,2 points / 4,8 passes / 3,5 rebonds / 1,3 interception/ 36% au tir dont 30% à 3 points
  • playoffs 2018: 9,6 points / 4,6 passes / 3,8 rebonds / 1,4 interception/ 1 contre/ 31% au tir dont 23% à 3 points

Certes Marcus Smart n'a pas un bon pourcentage au tir, ses tirs extérieurs sont parfois improbables mais beaucoup d'entre eux interviennent en toute fin de possession, quand la patate chaude brûle les mains de ses coéquipiers et que personne ne veut se résoudre à shooter avant la fin des 24 secondes, lui ne se cache pas malgré sa maladresse dans cet exercice.

S'il ne semble pas encore capable d'être un véritable moteur en attaque, son travail de l'ombre facilite le jeu de certains de ses coéquipiers plus scoreurs. Si son impact physique et son QI basket (si cher à Jacques Monclar) ne sont plus à démontrer, ce dernier doit encore progresser dans certains domaines, il n'a que 24 ans.

Brad Stevens s'exprimait à propos des statistiques de son joueur: 'On peut regarder les feuilles de statistiques autant qu’on veut, avec lui, ça ne dit pas tout. C’est surtout son énergie, son émotion et ses actions qui changent les matchs comme celle pour Horford ou son contre. Ce sont des énormes actions et si d’autres les ont effectuées pendant qu’il était absent, lui les réalise chaque soir'. Et jeudi soir, Smart et les Celtics accueillaient les Sixers pour le game 2 de ces demi-finales de conférence Est.

Faciles vainqueurs lors du game 1, les pensionnaires de la TD Garden semblaient bien mal embarqués dans ce second acte. Menés de 22 points, les Celtics ont réussi un incroyable come-back pour finalement s'imposer 108-103. Dans une enceinte surchauffée, les hommes de Brad Stevens ont fait preuve d'un mental héroïque, misant sur leur collectif et emmenés par un excellent Marcus Smart. Contestation perpétuelle du tir, direction en défense, shoots rentrés, interceptions...Smart a tiré l'équipe vers le haut. Il termine le match avec 19 points, 5 rebonds, 3 passes, 2 interceptions, 1 contre, 6/13 au shoot (46.2%) dont 4/10 à 3 points (40%).

Menant 2-0 dans cette série, les Celtics s'apprêtent à disputer deux matchs consécutifs à Philadelphie qui voudra se racheter et tenter d'égaliser.

Boston ayant plus de difficultés à l'extérieur, il ne serait pas étonnant de voir les Sixers s'imposer dans ces deux confrontations. Le match 5 se disputerait alors à Boston et nul doute qu'à l'image de Cerbère gardant les enfers, le pitbull de la TD Arena veillera à préserver son antre. #NBA #MarcusSmart