« Le Football, c'est facile à comprendre. Un ballon, onze joueurs. C'est un jeu à la con, il ne faut pas philosopher pendant des heures. Les grands entraîneurs sont ceux qui ont des très bons joueurs, un point c'est tout. Si Cruyff était un excellent coach, c'est surtout qu'il avait Hristo Stoichkov dans son équipe ». Cette citation donne une assez bonne idée du personnage qui n'a jamais eu de soucis avec un quelconque gonflement de chevilles. Ceci étant dit, on doit avouer qu'il n'a pas nécessairement tort.

Hristo Stoichkov et la Dream Team barcelonaise

Leader du grand FC Barcelone de Johan Cruyff en compagnie de joueurs comme Michael Laudrup, Romario ou Ronald Koeman pour ne citer qu'eux, le plus grand joueur bulgare de l'histoire a raflé de nombreux titres sous les couleurs blaugrana : quatre Ligas (91, 92, 93, 94), trois Supercoupes d’Espagne (91, 92, 94), une Supercoupe d’Europe (92), et surtout, la première Ligue des champions de l’histoire du club, en 1992. Le pied gauche magique de Stoichkov aura illuminé les socios du Camp Nou pendant 5 saisons, en inscrivant 76 buts en 152 matchs de championnat entre 1990 et 1995.

Sa saison 1993/1994 est incontestablement la plus belle de sa carrière aussi bien collectivement qu'individuellement.

En plus de remporter le championnat espagnol, le natif de Plovdiv mène la Bulgarie à une quatrième place historique à la Coupe du monde 94 qu'il termine co-meilleur buteur (6 buts) avec Oleg Salenko. Un parcours historique d’une génération magnifique, qui permettra au Bulgare en fin de saison de remporter la distinction individuelle ultime pour un footballeur : le Ballon d’Or

Un déclin au goût de gâchis

Malheureusement, la suite de sa carrière ne sera pas à la hauteur de ce qu’il avait montré cette fameuse année .

En effet, la saison suivante, le Barça perd le titre en faveur de son rival de toujours, le Real Madrid. Il signe à Parme mais son aventure italienne tourne court, ne réussissant jamais à s'imposer et devenant la cible privilégiée d'une presse spécialisée impitoyable. Au bout d'une année, Stoichkov retourne dans le club de son cœur où il doit le plus souvent se contenter d'une place sur le banc de touche.

Enchaînant les destinations exotiques comme Dubaï, le Japon ou les États-Unis, ce fidèle au numéro 8 prend sa retraite en 2003 dans l’indifférence totale.

Sa carrière déclinera également au plan international. À l'Euro 1996, la Bulgarie est éliminée dès le premier tour, après notamment une défaite sans appel (1-3) contre la France. La Coupe du monde 1998 confirme la fin de cette génération dorée, qui quitte la compétition après une humiliante défaite contre l'Espagne (1-6) au premier tour. Ne participant qu'à l'Euro 2004 depuis, les « Tricolores » terminent derniers de leur poule après trois défaites face à l'Italie, le Danemark et la Suède. Malgré la passage de bons joueurs dans son effectif comme Dimitar Berbatov ou Martin Petrov, la Bulgarie enchaîne les déconvenues et semble être aujourd'hui bien loin de cette campagne américaine enchantée.