Quand on évoque le mot « Bulgarie » aux fans français, une blessure latente refait immédiatement surface avec cette terrible frappe d'Emil Kostadinov. C'est ainsi que toute une génération de bons joueurs tricolores est passée à côté du bonheur de vivre une coupe du monde.

Le très bon parcours du bourreau slave qui suivra, n’enlève en aucun cas le goût amer de la frustration. Et dire que l'ancien joueur du FC Porto n'aurait jamais dû marquer ce but meurtrier comme l'explique son ancien coéquipier Zlatko Yankov : « Cette Histoire semble légendaire mais elle est vraie. Ils avaient des problèmes de visa. Il s'est donc faufilé à travers la frontière entre l’Allemagne et la France dans une voiture conduite par Georgiev, joueur de Mulhouse, ayant délibérément choisi un poste-frontière peu sécurisé. »

Un Mondial américain à la sauce bulgare

Après un cinglant revers inaugural (0-3) administré par le Nigeria, la Bulgarie monte progressivement en température dans cette Coupe du monde.

La première victime du réveil slave est la Grèce, battue 4-0. S'en suit alors une victoire 2 à 0 sur l'Argentine et sa flopée de stars (Fernando Redondo, Gabriel Batistuta ou Diego Simeone) lors du dernier match de poule.

Ce succès ouvre les portes des huitièmes de finale à une formation qui surprend le monde entier avec un trio d'attaque de feu composé de Hristo Stoichkov, Emil Kostadinov et Yordan Letchkov .

Une aventure bulgare sans précédent

Nous sommes donc en huitièmes de finale et le Mexique propose une résistance acharnée. Elle se traduit par un nombre phénoménal d'avertissements : 11 cartons jaunes et 2 rouges sont distribués. Au final, la Bulgarie s'impose lors de la séance de tirs au but, grâce aux exploits de son gardien Mickailov.

Désormais en quartz de finale, l'obstacle paraît cette fois insurmontable.

Face à eux, une véritable montagne se dresse : la grande Allemagne de Lothar Matthaus, championne du monde en titre et triple finaliste de l'épreuve sur les trois dernières éditions. Mais contre toute attente, le miracle a bel et bien lieu avec cette victoire (2-1), grâce à des réalisations de l'inévitable Stoichkov et de son acolyte, Letchkov.

Ce n'est qu'au tour suivant, en demi-finale face à l'Italie, que la surprenante Bulgarie s'inclinera sur le même score.

La formation des Balkans est victime d'un doublé de Roberto Baggio qui met fin à la merveilleuse aventure d'une génération dorée qui venait d’écrire la plus belle page du Football bulgare.