Le Tremplin est la première plateforme d'innovation dédiée au sport. Elle contribue activement au développement de l’innovation dans le sport en accompagnant notamment des start-ups dont certaines sont d’ailleurs particulièrement utiles durant ce confinement, comme l'explique Constant Capron, chargé de communication.

Il répond à quelques questions pour prendre part au projet BlastingTalks, qui consiste à se concentrer sur les challenges auxquels les compagnies font face lors de l’évolution du monde digital, les profondes transformations socio-économiques et lors de cette période inédite de crise sanitaire.

Quelle est la mission du Tremplin ?

Le Tremplin a été créé en 2014. Notre mission est d'accompagner des start-ups du sport à optimiser leur développement sur ce secteur par un ensemble de services personnalisés que nous leur offrons. Plus de 100 start-ups ont été accompagnées depuis 2014.

D'un autre côté, nous accompagnons également de grands groupes privés, comme par exemple Nike, Decathlon ou le groupe Amaury, mais aussi des institutionnels, à l'image du Ministère des Sports, de l'INSEP, du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et de la Ville de Paris sur le secteur du sport. Notre ambition est véritablement de stimuler l'innovation, de contribuer à la création d'emplois et de faire émerger des champions de façon durable.

Comment choisissez-vous vos start-ups ?

Nous avons une base de données, qui commence à être bien complète, sur laquelle nous allons chercher ces start-ups. Chaque année, nous avons aussi un appel à candidatures qui est ouvert sur une période d'un mois, qui débute généralement entre fin décembre et début janvier. Nous démarchons donc certaines start-ups, mais beaucoup viennent directement à nous.

Cette période de confinement est-elle particulièrement propice à l'innovation ?

Complètement. C'est d'ailleurs un élément que nous avons évoqué dans notre dernière tribune. Beaucoup de nos start-ups se sont d'ailleurs rapidement adaptées à la situation pour développer le sport en intérieur. Le Ministère des sports a dévoilé toute une liste d'applications afin de maintenir le niveau de pratique durant le confinement.

Mais des start-ups sont parvenues à s'adapter en un temps record de manière à développer une offre adaptée. Je pense notamment à "MyCoach", qui édite des solutions digitales pour les clubs et fédérations et qui a lancé une application proposant des exercices simples et adaptés, ou "TrainMe" qui s’est adapté pour maintenir des cours à domicile même à distance grâce au digital.

Des sports sont-ils plus favorisés que d'autres durant ce confinement pour maintenir un niveau de pratique ?

Tout à fait, je pense principalement aux sports individuels comme la course à pied, le cyclisme ou la musculation qui peuvent désormais facilement être pratiqués à domicile. Ce n'est pas le cas des sports collectifs qui nécessitent la présence de coéquipiers et d'adversaires.

Nous avons aujourd'hui la chance d'avoir accès à des technologies qui nous rapprochent du réel, même en étant à domicile.

Sur quels aspects les sportifs peuvent-ils particulièrement axer leur travail en ce moment ? Quelle sera la durée nécessaire pour eux afin de retrouver le top niveau ?

Le confinement impose forcément des contraintes qui ne permettent pas à tout le monde de s'entraîner, au moins d'un point de vue physique. Au top niveau, c'est souvent l'aspect mental qui permet de faire la différence. C'est donc là-dessus que les sportifs peuvent axer leur développement durant cette période, en développant leurs aptitudes cognitives et cérébrales. Forcément, le retour à la compétition et au top niveau va être long pour ces sportifs qui auront connu une période avec un manque physique évident.

Pensez-vous que le confinement dû au Covid-19 aura un impact sur la pratique du sport en intérieur ? Cela va-t-il durer après le confinement ?

Je pense en effet qu'il est évident que cette crise aura un impact sur le sport de manière générale. Les gens se sont rendus compte qu'il était possible de se maintenir en forme en faisant du sport chez soi sans avoir trop de matériel. Il y aura un avant et un après Covid-19, je pense que c'est assez notable.

Le confinement a-t-il augmenté le nombre de pratiquants en France ?

Nous l'espérons en tout cas. Après, nous n'avons pas encore vraiment de retombées là-dessus, je pense en particulier au nombre de pratiquants. Aucune étude sérieuse n'a encore été menée sur ce sujet, mais nous espérons sincèrement que cette période a permis à un nombre croissant de Français de prendre le temps de découvrir une pratique sportive et de pratiquer une activité physique.

Est-ce que l’utilisation de la technologie dans la pratique du sport peut promettre un environnement plus contrôlé et sécurisé ?

En effet, depuis de nombreuses années, la technologie cherche à sécuriser l'environnement dans lequel on se trouve, mais aussi à sécuriser le pratiquant. L'intégration de différentes technologies permet cette sécurisation. Il n'y a pas si longtemps, même les cyclistes professionnels ne portaient pas toujours des casques.

Or aujourd'hui le port du casque s'est largement démocratisé. Je pense aussi que les collectivités ont un rôle très important à jouer sur la sécurisation de la pratique sportive. Elles utilisent de plus en plus d'applications, notamment pour analyser l'utilisation de l'espace urbain par les pratiquants.

Cela permet ensuite de prendre les meilleures décisions quant à la sécurisation. Nous avons d'ailleurs des start-ups qui se sont emparées de ce sujet. Je pense à "Oui Sports" qui a développé une application, "Oui Safe", permettant l'envoi simultané de messages d'alerte et de géolocalisation à plusieurs contacts prédéfinis en cas de danger. C'est un outil qui permet d'encadrer la pratique autonome et de la sécuriser.