Dans la tourmente depuis maintenant plusieurs jours, les choses ne vont pas aller en s'arrangeant pour Pierre Ménès. Mis en cause depuis la diffusion du documentaire de Marie Potolano et Guillaume Priou "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste", l'homme de 57 ans se retrouve sous le feu des projecteurs après des révélations du site internet « Les Jours ». Jeudi 25 mars, le journal Mediapart a enfoncé le clou avec la parution d'une enquête.
Une accumulation de scandales
Lors de premières révélations, le site internet « Les Jours » a dénoncé la censure faite par Canal+ du documentaire.
En effet, une scène avait été coupée au montage à la demande de la chaîne dans le but de couvrir son consultant. Dans cette scène, il était question d'agissements déplacés : Pierre Ménès aurait soulevé la jupe de la journaliste en public, et lui aurait attrapé le postérieur, le tout en présence du public et de plusieurs collègues. S'en est suivi un raz-de-marée de réactions sur les réseaux sociaux et un vent d'accusations pour sexisme et agressions sexuelles. Le bisou forcé à Isabelle Moreau en 2011, et celui à Francesca Antoniotti (2016) ressurgissent et provoquent l'apparition d'un hashtag #PierreMenesOut, une tendance qui prend de l'ampleur sur Twitter.
Sous pression, Ménès a pris la décision de s'exprimer en direct dans l'émission TPMP diffusée sur C8.
Dernièrement, c'est une nouvelle scène du documentaire censurée par Canal+ que « Les Jours » a divulgué sur son site.
De nouvelles accusations
Reconnu pour ses investigations poussées, le site d'information Mediapart a enquêté sur le cas du spécialiste de Canal+, interrogeant ainsi plusieurs personnes l'ayant côtoyé dans le milieu professionnel.
Des personnes qui par crainte des mauvais retours ont préféré pour la plupart, rester anonyme. Ce qui n'a pas empêché le journal de publier les résultats de ses recherches. Il en ressort plusieurs accusations ; sexisme, misogynie, homophobie ou encore racisme... En juin 2020, Pierre Ménès a reçu un avertissement de Canal+ pour des propos balancés sans filtre dans l'émission Le QG sur Youtube :
« Je suis la madone des flics des Noirs et des Arabes. Statistiquement ils kiffent tous le foot. »
Un de ses anciens collègues chez l'Équipe, où Ménès a travaillé jusqu'en 2005 a pris la parole :
"Il pouvait dire n'importe quoi, à n'importe qui, et ça passait...
Avec son sens de l'humour, de la répartie, et son physique, personne n'osait lui reprocher quoi que ce soit"
Trois témoins ont révélé que selon lui, les Noirs ne pouvaient tirer de penalties "parce qu'ils n'ont pas de mental". On retrouve également selon Médiapart, les termes "pédés" et "bougnoules" dans des messages écrits provenant de Ménès.
Une journaliste raconte qu'en parlant d'un collègue il aurait dit :
"Il est à ma botte, je l'enc*** avec du gravier et du verre pilé", la journaliste en question n'a pas été épargnée par les horreurs que Ménès racontait :
"Ça pouvait être que j'avais couché avec tous les joueurs de foot ou que j'avais envoyé ma grosse ch**** à tout le monde en photo"
Selon l'avocat de Pierre Ménès, Arash Darambarsh, son client "a un langage fleuri, très populo".
Arash Derambarsh assure même que "la malveillance n'est jamais dans ses propos. Il n'a jamais la volonté de porter atteinte à la considération et à la dignité de quelqu'un. Il n'a pas conscience que ce qu'il dit peut blesser ou humilier." (...) "Pour moi, et je vous ferais une réponse générale à toutes ces affaires, c'est une blague potache"