La presse italienne ne parle que de ce fait-divers tragique qui endeuille le célèbre club milanais. Ce vendredi 4 juin, Seid Visin s’est suicidé en laissant une lettre d’adieu qui a bouleversé les fans du Milan AC et l’opinion publique italienne. Formé au centre de l’AC Milan et de Benevento chez les jeunes, ce footballeur plein d’espoirs n’était âgé que de 20 ans. Dans un tweet, le centre de formation milanais adresse un message de condoléances : “Nos pensées se dirigent vers Seid Visin, sa famille, ses proches et ceux qui l’ont aimé”.

Seid Visin, un Éthiopien victime du racisme ?

Si ces accusations paraissent lourdes de conséquences, elles ne sont que le reflet de la lettre d’adieu que le jeune homme a laissé avant de se donner la mort. Dans les grandes lignes, on apprend que Seid Visin a souffert lors de son intégration en Italie. Afin de justifier son acte tragique, il a laissé une lettre à son domicile : “Je ressens le poids des regards biaisés, dégoûtés et effrayés des gens où que j’aille et où que je sois (...) C’est comme si j’avais honte d’être un Noir.

Quelque chose a changé en moi”. S’il est né en Éthiopie au début des années 2000, Seid Visin avait pourtant été adopté par une famille en Italie. Son enfance a été décrite comme plutôt heureuse. Ce n’était pas un immigré, il était considéré comme un espoir prometteur formé dans l’enceinte mythique de San Siro, au Milan AC.

Dans le club milanais, Seid Visin était notamment proche de Gianluigi Donnarumma, le gardien de la sélection italienne et du club du Milan AC.

Dans la presse italienne ce dernier a indiqué : “Des années sont passées, mais je ne peux pas et je ne veux pas oublier son sourire incroyable et sa joie de vivre”.

Seid Visin a arrêté le foot pour ses études

Pendant son parcours, le jeune homme a préféré laisser ses crampons de côté pour se consacrer à ses études.

C’est à ce moment qu’il a commencé à constater qu’il ne supportait plus les discriminations auxquelles il faisait face. S’il a subi le racisme dans son travail, il ne nie pas que la xénophobie est bien présente dans le Football. Une pression si forte qu’il a été contraint de se donner la mort. Dans sa lettre il déclare : “J’avais pu trouver un travail mais j’ai dû le quitter car trop de gens ne supportaient pas que je les serve”.

L'Italie émue par cette disparition

Ce n'est pas la première fois que le pays de Mario Draghi est pointé du doigt pour des actes racistes dans le milieu du football ou dans la société civile. Récemment, à l'approche de l'Euro 2021, la photo officielle de la Squadra Azzura a été au cœur d'une vive polémique.

Une partie de l'opinion publique mais aussi des supporters ont lancé l'alerte sur le manque de diversité de la sélection officielle italienne pour la compétition européenne. Tandis qu'en France, des magazines comme Valeurs Actuelles ont évoqué un racisme anti-blancs envers les joueurs.