Réfléchir avant d'agir. C'est l'expression que Ioulia Samoïlova doit entendre avec insistance aujourd'hui. La Russe, qui devait représenter son pays à l'Eurovision 2017, s'est vue interdire l'accès au territoire par les autorités ukrainiennes pour trois ans. L'artiste de 27 ans est ipso-facto exclue du concours de chant qui se déroulera à Kiev, le 13 mai prochain. Son fait ? Avoir donné un concert en Crimée en... 2015, soit un an avant le sacre controversé de l'Ukrainienne Jamala ! De quoi provoquer l'ire de Kiev, qui n'a pas hésité à employer des mots forts à l'égard de Ioulia Samoïlova.
"Si tu violes notre souveraineté, si tu chantes à un concert des occupants en Crimée, cela veut dire que tu t'exposes à une interdiction d'entrée en Ukraine », lui a lancé le député ukrainien, Sergueï Vissotski. Cette décision n'est pas sans conséquences sur le plan politique. Elle ravive les tensions politiques entre le pays de Petro Porochenko et le Kremlin. Pour rappel, la Crimée est une province indépendante du sud-est de l'Ukraine, rattachée à la Russie en mars 2014 après référendum. Deux ans après, le torchon brûle toujours.
Qui est Ioulia Samoïlova ?
Avant qu'elle ne soit exclue du concours, Ioulia Samoïlova affirmait "ne pas penser à la polémique", assurant que "participer à l'Eurovision est le rêve de (s)a vie".
La jeune femme ne se doutait alors pas que la politique viendrait s'en mêler et transformer son rêve en cauchemar. Son absence à l'Eurovision est dommageable. Outre la qualité de son titre Flame is burning, sa participation lui aurait sans doute permis de résoudre une problématique originale : faire la lumière sur sa maladie, l'amyotropie spinale, qui détériore les cellules nerveuses et touche un enfant sur 3000 en France. L'annonce de son exclusion "révolte" le ministre des Affaires étrangères russe, Grigori Karassine.
Le clip de Flame is burning de Ioulia Samoïlova :
Samoïlova out, une chance pour la France
Plus que jamais, le 62e concours de l'Eurovision aura un angle politique. L'absence de Ioulia Samoïlova sera dans tous les esprits. Mais si l'on veut se montrer philosophe (à défaut d'être véritablement optimiste), ce forfait contraint pourrait faire les affaires de la France, entre autres.
La Lyonnaise Alma, qui a été choisie pour succéder à Amir (6e l'an passé), a tout pour plaire. Sa chanson Requiem, qui comporte des paroles en anglais, peut être comprise par le public étranger. Reste à savoir si ce sera suffisant.