Il manque souvent des attributs aux personnages de Twin Peaks, un bras, un œil, des centimètres. Et parfois on leur en greffe étrangement : une bûche, de la chevelure, des centimètres. On a laissé l’incongruité de ces gens il y a 25 ans dans la petite localité brumeuse située dans l’état de Washington. Et aujourd’hui on retrouve leur bizarrerie avec un bonheur frénétique.

Du Lynch, de l’onirisme et de l’irréel

lynch l’avait dit : « rendez-vous dans 25 ans ». Il n’aura pas menti. La fin de la saison 2 de Twin Peaks se finit avec un goût d’inachevé après une scène d’une inventivité et d’une liberté rares où les gesticulations chorégraphiées d’un nain se mêlent aux hurlements d’une Laura Palmer perdue entre deux mondes et au milieu desquels l’agent Coop’ semble abandonner un bout de raison et d’humanité.

On aura aimé d’un amour inconditionnel ces deux premières saisons de Twin Peaks et trépignons aujourd’hui d’impatience à l’idée de replonger à dans l’univers indescriptible et fantasque de Monsieur Lynch, qui ne l’oublions pas, a sorti l’ineffable Mulholland Drive entre temps. Nous pouvons donc espérer encore plus d’invraisemblance et d’onirisme pour cette saison 3. Plus que quelques heures encore, d’une attente qui tend vers l’effroyable, et nous pourrons voir les premiers épisodes.

Encore du Lynch, des chemises Hawaïennes et du damn good coffee

Comme au bon vieux temps Mark Frost revient à l’écriture (lui qui n’avait pas participé à l’élaboration du scénario du long métrage sorti en 92). Outre les deux bâtisseurs de la série, on retrouvera bien sur l’agent Coop’, que nous avons très envie de revoir s’émerveiller devant l’insipidité d’un café américain mais aussi la très sensuelle Denise Bryson.

On meurt d’envie de savoir qu’est devenue Denise, agent spécial du FBI et travesti assumé. Avec sa crinière de lionne, ses jambes de gazelle et une nonchalance masculine ultra érotique, David Duchovny parvenait à insuffler à son personnage une aura sexuelle qui allait au delà des genres (n’oublions pas qu’on était en 91 et que c’est précisément l’année où l’homosexualité et autres « pathologies sexuelles » ont été retirées de la liste des maladies mentales par l’OMS).

Et paraît aussi qu’on va retrouver l’excentrique Dr Laurence Jacoby, amoureux des chemises hawaïennes fruitées, de lunettes rondes colorées mais délibérément dépareillées, ou de cocktails à la couleur suspicieuse surplombés d’un petit parasol lui même piqué d’une cerise.

On n’avait pas été aussi impatients depuis… depuis…