Alors qu'Amazon annonçait l'ouverture prochaine de sa plate-forme de vidéos en ligne (AmazonTube), le monde du streaming est lui aussi en plein essor. Fort de son succès, Netflix voit en effet les plate-formes concurrentes émerger peu à peu. Dernièrement, la prise d'indépendance à venir de Disney a beaucoup fait parler d'elle ; mais un autre service pourrait faire de l'ombre au big N.

De fait, Canal+ lance sa propre plate-forme de streaming : Studio+. L'originalité du concept est qu'on n'y trouve que des séries courtes, dont les épisodes ne durent pas plus d'une dizaine de minutes.

Pour le moment, une quarantaine de séries sont disponibles ainsi que des films courts, et parmi les programmes qui m'ont le plus interpellée, vous pourrez découvrir une série d'animation française se situant entre l'action et le fantastique, j'ai nommé lastman.

Un projet un peu fou...

Tout part d'une bande dessinée éditée chez Casterman, co-scénarisée et illustrée par Bastien Vivès (auteur de Pour l'Empire et Une Sœur), Balak (créateur des Kassos), et Michaël Sanlaville. Récompensée par deux fois en 2015, il n'en faut pas plus à toute l'équipe de Lastman pour décider de décliner leur œuvre en jeu vidéo (Lastfight) mais aussi en une série d'animation du même nom.

S'il est admis de tous que la violence marche parfaitement au format vidéoludique, il semblerait qu'elle soit beaucoup moins acceptée dans les dessins animés.

Le collectif a rencontré de grandes difficultés financières pour mener à bien son projet, le concept de série d'animation pour adulte étant jugé trop peu vendeur en France pour investir. C'est finalement grâce au financement participatif que le projet a pu arriver à terme, si bien que la série a été diffusée sur France 4 fin 2016 et qu'elle est désormais disponible sur la plate-forme anglo-saxonne VRV et la nouvelle française Studio+.

De quoi ça parle ?

La série animée Lastman se présente comme un préquel à la BD. Nous y retrouvons le farouche Richard Aldana, dans la ville fictive de Paxtown, prêt à en découdre avec quiconque le fera un peu trop suer. Impétueux dans l'âme, il vivote de-ci de-là, sans travail et squattant dans un club de boxe tenu par son meilleur ami, Dave McKenzie.

D'étranges événements le conduisent un jour à devoir affronter un ordre mystique, doté de pouvoirs aussi mystérieux que dangereux, afin de protéger la vie d'une enfant, Siri, que la secte tente d'enlever par tous les moyens...

Pourquoi c'est bon ?

Lastman mêle l'humour piquant des Kassos à un univers très manga. La baston est évidemment de rigueur, et l'aspect fantasy apporte une touche dérangeante dans un scénario mature et prenant. Les personnages principaux sont attachants ; les adversaires d'Aldana sont morbides, lubriques, et c'est un vrai plaisir. Quant au format court, il convient parfaitement à la série et offre un rythme haletant, soutenu par une bande son du tonnerre. Pour tous les amateurs d'Akira et autres Pulp Fiction, Lastman est clairement un must-watch... !