Elles arriveront sans doute en France. Amazon, qui avait déjà proposé une carte Visa à tous ses clients étasuniens en 2013, puis une Store Card (réservée aux abonnés du service Prime, réglant 11 USD par mois ou 99 pour un an), qui ne permettait que d’acheter sur le site. Cette fois, la Chase Manhattan Bank (groupe JPMorgan Chase) adosse deux cartes Amazon Prime Rewards Visa Signature. Elles sont en métal bleu, ou noir (Visa Prime) et permettent l’ensemble des transactions ouvertes aux détenteurs d’un carte Visa.

Crédit et fidélité

La carte Prime est aussi une carte de fidélité car elle offre, non pas un rabais, mais un crédit de 5 % sur le prix d’un achat sur Amazon mais aussi de 2% sur les notes de restaurant, les achats de carburants ou de… médicaments (et autres produits disponibles dans les drugstores).

Pour tous les autres achats, où qu’ils soient réglés, le bonus est de 1%. Par ailleurs, ce service Visa s’aligne sur ceux de la plupart des banques en ligne : pas de commissions sur les paiements à l’étranger, des assurances lors des voyages et ‘’un service de conciergerie’’ (pour, par exemple, des réservations de spectacles). Aux États-Unis, le nombre d’abonnés au service Prime, qui permet la livraison dans la journée (bientôt aussi par drône), approcherait les 65 millions. C’est pratiquement un cinquième de la population… En France, ce sont les opérateurs de téléphonie et fournisseurs d’Internet qui se lancent dans les services bancaires (Orange, peut-être SFR et Free). Mais beaucoup de clients des banques en ligne sont surtout attirés par la gratuité des cartes, de plus en plus utilisées pour tout type de paiement, y compris les très faibles, ce qui incite les banques à réduire le nombre des distributeurs automatiques de billets.

Les cartes Amazon pourraient attirer de nombreux usagers qui, cumulant leurs crédits, les dépenseraient ensuite en ligne sur Amazon qui propose à présent presque tout type de produits. Amazon pourra aussi tracer le profil des consommateurs selon les types d’achats qu’ils effectuent hors ligne. Ce qui distingue ces cartes d’autres de type ‘’fidélité’’, c’est que les crédits acquis peuvent être cumulés sans limite de temps : ce qui est acquis l’est à jamais.

À priori, Amazon étendra ce type d’offre partout dans le monde, en partenariat avec Chase ou d’autres banques. En 2016, mondialement, Amazon a vendu plus de deux milliards de produits ou services. En France et Belgique, le service Prime, dénommé Premium, accessible à 40 euros/an, propose quelques services disponibles aux États-Unis mais l'objectif est de les étendre.

L'autre objectif est bien sûr, et le lancement d'une carte Visa ouverte à tous (aux États-Unis pour le moment) en est un élément, d'attirer un maximum d'acheteurs sur ce service. Mais Amazon n'est pas le seul acteur en ligne à vouloir étendre ses prestations. Cette initiative va peut-être faire réagir Facebook qui cherche aussi à se lancer dans le commerce en ligne.