"Je suis Batman" dira Robert Pattinson à l'été 2021. Et oui, l'interprète du pâlot Edward Cullen qui a vampirisé les salles, il y a une décennie, dans la saga Twilight, va prendre la grosse voix du chevalier noir pour un nouvel opus signé Matt Reeves (Cloverfield, La Planète des Singes : l'affrontement).
Après Harry Potter et Twilight, Robert Pattinson se frotte à Batman
Le sang des fans les plus méfiants n'a fait qu'un tour à l'annonce de l'arrivée de l'acteur anglais qui prendra la suite de Ben Affleck dont la sentence aura été irrévocable depuis Justice League (2017).
Comment un apprenti sorcier (Cédric Diggory dans Harry Potter) croisé avec un vampire méprisant les loups garous pourrait se glisser dans les habits Armani de Bruce Wayne et la combinaison moulante du sauveur nocturne de Gotham ? Voici quelques billes pour comprendre pourquoi Robert Pattinson va faire un très bon Batman dans cette nouvelle adaptation cinématographique.
- Parce que Bobby, ce n'est pas que Twilight et Harry Potter. Après un premier rôle remarqué dans Harry Potter et la Coupe de Feu (2005), l'ancien mannequin voit sa carrière s'envoler avec la saga Twilight (2008-2011). Le succès populaire est au rendez-vous comme les jeunes midinettes qui se pressent aux avant-premières pour apercevoir ou toucher l'idole des jeunes. Cependant, au crépuscule de son ascension, Rob patine à séduire la critique où ses talents de comédien sont souvent remis en cause. À la fin des années 2000, il est plus question de son idylle naissante avec sa collègue vampirisée Kristen Stewart que ses choix artistiques.
Pattinson a tourné avec les plus grands réalisateurs
Pourtant, à l'instar de son ex actuel, Robert va se révéler un acteur convaincant et amoureux du risque en multipliant les projets audacieux, s'entourant de réalisateurs sacrés (James Gray) ou sacrément prometteurs (David Michôd).
Le temps de deux films, il devient même la muse du grand David Cronenberg (Cosmopolis, Maps to the Stars). Par la suite, il passe un mauvais moment en fugitif blondinet chez les frères Safdie dans Good Time (2017) avant de suivre la frenchie Claire Denis dans l'espace dans High Life (2018). Il sera très attendu en 2020 dans Tenet, le nouveau projet mystérieux de Christopher Nolan, réalisateur d'une trilogie mémorable sur...
Batman (2005-2012).
- Parce que Michael Keaton (Batman, 1989) et Heath Ledger (The Dark Knight, 2008) ont eux aussi été contestés à l'annonce de leur casting.
En matière de Cinéma, il ne faut pas vendre la peau d'un acteur avant de l'avoir vu jouer à l'écran. Il y a 30 ans, Michael Keaton réussissait à évincer des poids lourds de l'action comme Mel Gibson, Sylvester Stallone ou encore Tom Cruise pour devenir l'homme chauve-souris de Tim Burton, le réalisateur qui venait de le diriger dans la comédie loufoque Beetljuice (1988).
En revanche, la décision du metteur en scène n'a pas du tout faire rire la Warner, studio un peu frileux après avoir reçu des dizaines de milliers de lettres de fans désapprouvant ce choix, pourtant payant au vu du succès retentissant du film. Très à l'aise dans le rôle, Keaton retrouvera sa Batmobile pour une suite en 1992 (Batman : le Défi), toujours réalisé par le réalisateur d'Edward aux Mains d'Argent.
Joker culte dans The Dark Knight, Heath Ledger a lui aussi été mal accueilli par les fans avant la sortie du film
Avant le fameux Ben Affleck Bashing suite à l'annonce de sa venue dans Batman v Superman : l'Aube de la Justice (2016), le regretté Heath Ledger a subi le même sort pour The Dark Knight (2008) après avoir coiffé au poteau des valeurs sûres comme Sean Penn, Robin Williams ou encore Adrian Brody pour incarner le Joker.
Certains ont crié à la blague, n'imaginant pas une seule seconde l'interprète du cow-boy homosexuel dans Le Secret de Brokeback Mountain (2005) dans les bottes du plus grand psychopathe de Gotham et de l'univers DC. Disparu quelques mois avant la sortie du film, l'acteur australien n'aura pas fait que mentir ses détracteurs trop sérieux. Il est aussi rentré dans la légende du 7ème art en faisant du Joker, l'un des plus grands méchants de tous les temps. À titre posthume, Heath Ledger recevra l'oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 2009.
- Parce que les Britanniques jouent bien les super-héros. Bien que pour la majorité, les super-héros soient américains, ils ont trouvé d'incroyables incarnations en la personne de comédiens britanniques. On retiendra bien sûr le Gallois Christian Bale, illustre Bruce Wayne dans la trilogie Dark Knight. Enfant du Surrey, Andrew Garfield a campé un solide Peter Parker et un incroyable homme-araignée dans la saga The Amazing Spider-Man (2012-2014). En plus de prendre une tonne de muscles, le très british Henry Cavill a pris l'accent américain et porté la cape rouge de Superman dans Man of Steel (2013). Dernièrement, le jeune Anglais Tom Holland s'est découvert un talent pour tisser des toiles d'araignées dans Spiderman : Homecoming (2017) et s'affirme aujourd'hui un des leaders des Avengers.
Dans Cosmopolis, Pattinson jouait les milliardaires troublés
On pourrait ajouter que Robert Pattinson est déjà familier avec les alter-ego comme dans Twilight où il était étudiant littéralement brillant la journée avant de se transformer en vampire mélomane et végétarien au coucher du soleil.
Enfin, les habits de milliardaires perturbés lui vont si bien dans Cosmopolis où le golden boy déambule dans un New-York chaotique à l'arrière de sa limousine. Ajoutez Alfred au volant et on se croirait presque à Gotham avec Bruce tout-puissant.
En espérant qu'après cette révélation, les plus sceptiques passeront de l'hésitation à la fascination sinon à la tentation de voir Robert Pattinson devenir le gardien silencieux, le protecteur vigilant, le chevalier noir.