Pour les indépendantistes en faveur de la séparation entre la Catalogne et l'Espagne, la joie aura été de courte durée. Ce mardi, la Cour constitutionnelle d'Espagne a pris la décision de suspendre la déclaration unilatérale d'indépendance qui avait été votée par le Parlement de Catalogne vendredi dernier. Cette décision prise par Carles Puigdemont la semaine dernière avait poussé le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, à prendre l'initiative sans précédent d'utiliser l'article 155 de la Constitution pour limoger Puigdemont et son gouvernement et imposer un gouvernement direct.

En plus de prendre le contrôle de la fonction publique, de la police et des finances de la région, Rajoy a utilisé cet article pour organiser des élections en Catalogne le 21 décembre prochain. Une fermeté qui avait été saluée par les partenaires européens et internationaux de l'Espagne, aucun ne reconnaissant cette déclaration d'indépendance de la Catalogne. « Je n'ai qu'un seul interlocuteur et c'est le Premier ministre Mariano Rajoy », avait d'ailleurs déclaré Emmanuel Macron, président de la République française. Une position partagée par Donald Trump, Angela Merkel ou encore Thesera May.

De nouvelles élections en Catalogne le 21 décembre

Leader destitué, Carles Puigdemont a déclaré mardi qu'il acceptait le défi des élections du 21 décembre prochain.

Il a assuré que les nationalistes catalans se déplaceront pour vote. « L'Espagne veut que la Catalogne abandonne notre projet politique, mais elle n'y arrivera pas », a-t-il assuré avec fermeté. Pour rappel, ce dernier risque trente ans de prison pour les motifs de rébellion, sédition et abus de fonds publics. Carles Puigdemont et plusieurs de ses collaborateurs ont depuis rejoint la Belgique, « mais pas pour demander l'asile politique », souligne le leader catalan destitué.

Ce sujet est d'ailleurs un véritable casse-tête pour la Belgique, pays connu pour son instabilité politique et qui abrite désormais un ennemi déclaré du gouvernement espagnol. Les politiques belges s'inquiètent de la détérioration des relations avec Madrid,. « La crédibilité internationale de la Belgique est en jeu », a déclaré l'ancien Premier ministre Elio Di Rupo.

Carles Puigdemont a lui confié qu'il était prêt à retourner en Catalogne « immédiatement » si un traitement équitable lui est garanti par la justice espagnole... ce qui ne semble pas être le cas pour le moment, Madrid souhaitant visiblement se montrer intransigeant et exemplaire.

Carles Puigdemont prêt à retourner en Catalogne

C'est sans doute pour cette raison qu'une perquisition a eu lieu mardi matin au siège de la police catalane. Cela intervient dans le cadre d'une enquête concernant le référendum d'auto-détermination du 1er octobre dernier, jugé illégal par Madrid, et qui avait mis le feu aux poudres en raison de violences. Jusqu'au 21 décembre, date des prochaines élections, la Catalogne reste sous tutelle de Madrid.

Des élections qui promettent d'être particulièrement tendues, puisque Carles Puigdemont a assuré qu'il se présenterait devant les électeurs et qu'il reconnaîtrait le résultat du vote, invitant le gouvernement espagnol à en faire de même. D'ici la fin de l'année, dans le cadre de ces élections, le leader catalan destitué remettra donc les pieds sur le sol espagnol, avec le risque de se voir arrêter au moment de venir présenter sa candidature. A part Carles Puigdemont, aucun autre politique n'a pour le moment fait part d'une potentielle candidature pour ces élections dont le résultat sera scruté de près. En effet, la Catalogne est divisée entre indépendantistes et partisans de l'union.