Encore une fois aujourd'hui, les tensions entre Theresa May et son ministre chargé du Brexit David Davis font la Une de l'actualité au Royaume-Uni. Ce dernier vient même d'annoncer sa démission du gouvernement alors qu'il menaçait déjà de jeter l'éponge depuis plusieurs mois. Car outre-Manche, deux clans se font face au sein du parti Conservateur : les partisans d'un Brexit radical et entier, comme le souhaite David Davis, et ceux d'une sortie de l'UE aménagée qui conserverait certains accords entre Londres et les pays-membres. La décision prise vendredi de privilégier la seconde option a précipité le départ du ministre.

Déjà le mois dernier, des tensions particulièrement vives s'étaient faites ressentir sur l'épineuse question de la frontière avec l'Irlande, qui sera la seule frontière terrestre du Royaume-Uni avec l'Union européenne à partir de l'an prochain. Selon les informations de Libération, une clause a été votée lors d'un Conseil européen, stipulant que "si aucun accord de création d'une frontière solide – refusée par tous – n’était trouvé au terme de la période de transition qui suivra le Brexit, le Royaume-Uni restera au sein de l’union douanière européenne". Hors de question pour les partisans les plus radicaux du Brexit, qui souhaitent signer des accords au cas par cas avec les autres pays.

Pour calmer les ardeurs de David Davis et de ses proches, Theresa May avait alors accédé partiellement à leur requête, et ajouté que si l'accord douanier devait perdurer, il serait "limité dans le temps" jusqu'à ce qu'un nouveau texte soit signé. Le ministre chargé du Brexit avait donc - temporairement - rangé sa lettre de démission dans un tiroir... jusqu'à hier dimanche.