Selon un communiqué du Ministère irakien du Tourisme, des membres de l'organisation Etat islamique auraient commencé à détruire au sol la cité historique de Nimrud, située au nord de l'Irak. C'est à l'aide de bulldozers que le groupe armé aurait attaqué la deuxième capitale de l'ancien royaume assyrien. Un saccage dramatique et une perte inestimable pour l'histoire de l'humanité.

Nimrud, berceau de la civilisation assyrienne

Située sur la rive gauche du Tigre, la ville de Nimrud abrite une partie des ruines de Ninive et de sa banlieue. C'est à cet endroit que plusieurs grands monarques assyriens s'installèrent vers 900 avant J-C, faisant de cette localité l'un des plus beaux trésors architectural et culturel de la région.

Découverte à la moitié du 19ème siècle par les Anglais qui sillonnaient la Mésopotamie, Nimrud fut l'un des terrains de jeu préférés des archéologues. Sculptures, bas reliefs, inscriptions et monuments y ont été découverts dont certains sont exposés, depuis, au British Museum de Londres, dans la magnifique galerie assyrienne.

Après la destruction des œuvres pré-islamiques du musée de Mossoul la semaine dernière, les archéologues avaient alerté sur le danger qui menaçait Nimrud ainsi que la ville de Hatra, cité assyrienne fortifiée, inscrite elle aussi au Patrimoine Mondial de l'Unesco et qui conserve encore des temples témoins des architectures grecque et romaine. Après le saccage de Mossoul, l'archéologue irakien Abdel-Amir Hamdani avait craint le pire.

« S'ils arrivent à attaquer et à détruire Hatra, ce serait un véritable désastre », avait-il confirmé.

Le musée de Bagdad, nouveau symbole de la résistance 

Si Nimrud n'a pu être sauvé, le musée de Bagdad, lui, a rouvert ses portes prématurément, comme un pied de nez à la détermination des islamistes. Considéré comme le plus riche musée du monde, pillé et saccagé pendant la guerre en 2003, le musée de Bagdad fait aujourd'hui figure de symbole de la résistance culturelle contre l'obscurantisme.

«Les événements à Mossoul nous ont poussés à accélérer notre travail et nous voulions ouvrir dès aujourd'hui en réaction à ce qu'ont fait les criminels de Daesh", avait précisé à l'AFP le vice-ministre irakien du Tourisme et des Antiquités, Qaïs Hussein Rachid.

Pour l'instant, il est impossible de mesurer l'ampleur des dégâts faits à Nimrud, le groupe Etat islamique n'ayant pas encore inondé le web d'une énième vidéo de propagande. Ce qui ne saurait malheureusement tarder.