Le Très Saint Père pape François du Vatican doit se réjouir des nouvelles dispositions de Donald Trump ; l’Argentin Jorge Mario Bergoglio (alias Papa Franceso ou Francicus PP) fait grise mine. D’un côté, Donald Trump a révoqué tout financement d’ONG menant des actions en faveur de la contraception ou de l’avortement. Cela s’applique mondialement, mais en particulier au Mexique car non content d’avoir tiré un trait sur le traité commercial transatlantique, Donald Trump vient aussi de révoquer le ‘’Mémorandum présidentiel’’ dit ‘’Mexico City Policy & Assistance for Voluntary Population Planning’’.
Bref, plus un seul dollar du contribuable étasunien ne doit financer le planning familial. Joie, liesse de l’évêque de Rome. D’un autre côté, si la suppression de toute communication de la Maison Blanche et du gouvernement est à présent bannie (la version hispanophone du site principal a tout autant disparu que les pages sur l’environnement ou relatives aux LGBT ; les pages Twitter en espagnol aussi), Jorge M. Bergoblio s’inquiète pour les… citrons argentins. Il serait prêt de décerner le prix citron apostolique romain à Donald Trump. Car Barack Obama avait levé les restrictions aux importations d’agrumes argentins le 23 décembre dernier. Et le ministère de l’Agriculture de Donald Trump a aussitôt, dès le 20 janvier (c’est dire l’urgence !), avec l’Animal & Plant Health Inspection Service, réimposé un moratoire de deux mois sur toute entrée de jus de fruit de citron frais provenant d’Argentine.
95% de la production de citrons argentins part à l’export (surtout vers l’Union européenne) et la région de Tucuman escomptait envoyer 20 000 millions de tonnes vers les États-Unis. Coca Cola (la marque, mais aussi le groupe) va-t-il pouvoir se contenter des citrons californiens ? Muthar Kent, son Pdg, avait puissamment œuvré pour lever les restrictions à l’importation d’agrumes argentins (citrons et autres).
Casa Blanca speaks white
Au Québec, parfois, un Français s’adressant en sa langue à un Canadien anglophone se voyait rétorquer ‘’speak white’’ (parlez clair, comme les Vrais Blancs, en quelque sorte). Sur le site de la Maison Blanche, il y avait un bouton permettant d’accéder à une version des pages en espagnol. Escamoté. Acabado el castellano.
57 millions d’hispanisants étasuniens (un cinquième de la population) devront s’y faire. En fait, non, ce ne serait ‘’qu’une mesure provisoire’’, a indiqué un porte-parole de la White House. Un provisoire durera longtemps. L’administration Trump ne comporte plus le moindre hispanophone ou représentant des communautés d’Amérique latine ou centrale. Ce qui marque une rupture tirant un trait sur des décennies. Donald Trump connaît quelques mots d’espagnol. Il avait qualifié les Mexicains et les Latinos de ‘’bad hombres’’ et recommandé à Jeb Bush, son adversaire républicain, époux de la Mexicaine Columba, ‘’de donner l’exemple et ne parler qu’en anglais’’. Donald Trump, dont l’anglais est pour le moins approximatif, s’appliquera-t-il à lui-même ce précepte, prendra-t-il enfin des cours de syntaxe et de vocabulaire anglais ?
On ne sait… Il lui reste à obtenir que la Californie (39% d’hispanophones) renonce à ses pratiques. Il en est de même ou presque en Floride (par ex., le comté de Dade en compte 65%, dont 90% à Hialleah) ou au Texas. Eh, les enfants bilingues dont les parents ne le sont pas, sauront traduire à leur manière les mentions portées sur leurs bulletins scolaires. David Huerta, un leader syndicaliste de Los Angeles (The Angels bientôt ?) a résumé : ‘’c’est la nouvelle réalité : le président ne nous voit pas faire partie de ce pays’’. Pourtant, le vote ‘’populaire’’ (volé à The Donald par des électeurs ‘’illégaux’’, a-t-il encore répété en marge d’un sujet très différent) latino et mexicain, légal, n’a pas manqué au président. ¡Cornudos y cornudas, salud ! Speak white, pope Francis. Plus de langue alternative, place aux faits alternatifs... Et les ''Déplorables'' fiers de l'être jubilent.