Les médias étasuniens annoncent que Donald Trump se prononcera au cours de la journée sur la construction du mur frontalier avec le Mexique et l’Immigration. La signature du décret relatif au dispositif frontalier (dont la nature a été révisée en faveur d’un partiel allègement) devrait intervenir lors d’une visite au ministère de la Homeland Security. Ce ministère sera dirigé par un général des Marines en retraite, John Kelly, qui prendra ce jour ses fonctions. ‘’Grand jour demain pour la sécurité nationale. Entre autres choses, nous allons construire le mur’’, a annoncé DJT sur son compte Twitter (le personnel, non celui de Potus, pdt of the US of A), voici quatre heures, très tôt ce matin (à Paris).
Par ailleurs, sur ses deux comptes, il indique qu’il enverra le FBI — ‘’I will send the Feds!’’ — à Chicago si la ville n’inverse pas la courbe des meurtres et assassinats. L’érection du mur sera réglée par les contribuables mais selon Donald Trump, d’une manière ou d’une autre, le Mexique remboursera (peut-être en taxant les transferts d’argent vers le Mexique). On attend des précisions sur une éventuelle révision du traité de 1970 qui prévoit que les infrastructures ne peuvent couper le cours des fleuves au Texas et en Arizona. Le président mexicain est attendu la semaine prochaine à Washington. Il est aussi supposé qu’un renforcement des patrouilles sera ordonné et qu’il sera mis fin aux cas de levée d’écrou des personnes interceptées : certaines reçoivent seulement une injonction à se présenter aux bureaux d’immigration à une date ultérieure.
Cela posera problème de locaux et pénitenciers et de structures d’accueil pour les enfants.
Couper les vivres
Un moratoire de quatre mois sur l’admission de réfugiés devrait être décrété, de même qu’un renforcement drastique des contrôles pour les ressortissants de pays musulmans ou à fortes proportions de musulmans (donc, la France, l’Allemagne… selon des déclarations antérieures du candidat Trump).
Un autre moratoire, d’un mois, s’appliquerait à l’admission de ressortissants de certains pays comme l’Iran, l’Irak, la Libye, le Soudan, le Yémen et la Somalie. Mais les réfugiés de religions chrétiennes vivant dans des pays majoritairement musulmans pourraient bénéficier d’exemptions. La mesure la plus facilement applicable pour lutter contre les clandestins consisterait à cesser de verser des fonds fédéraux aux villes qui se refusent à emprisonner les personnes en situations irrégulières.
Parmi les autres mesures figureraient le maintien du centre de détention de Guantànamo Bay, le classement des Frères musulmans parmi les organisations terroristes, le rétablissement de centres d’interrogatoires à l’étranger avec l’assentiment des pays concernés et une supervision de la CIA. Dans la mesure où ces centres clandestins, tous fermés par Obama, doivent le redevenir, les décrets ne devraient pas s’appesantir sur leur rétablissement. Cependant, la présidence, par rapport aux dires du candidat, reculerait sur l’usage de la torture. Parallèlement à ces dispositions, ordres pourraient être donnés à des forces de police d’évacuer tous refuges (en écoles, locaux associatifs, églises…) donnant gîte et couvert à des travailleurs clandestins ou à des réfugiés illégaux.
Ces décisions pourraient être contestées légalement en arguant que les pays visés par des restrictions de délivrance de visas le sont parce qu’ils sont très majoritairement musulman. Cela contredirait les lois prohibant la discrimination religieuse. Par ailleurs, l’administration Obama avait signé un accord avec l’Australie afin que ce pays puisse diriger des refoulés vers les États-Unis. Cet accord pourrait devenir caduc. On ne sait ce que ces mesures coûteront ou comment évaluer leurs éventuels bénéfices financiers. Elles pourraient favoriser l'emploi, dans un premier temps en renforçant les effectifs des pénitenciers et des prisons privées. Elles devraient être majoritairement bien accueillies par la presse écrite régionale et locale...