Aujourd'hui, cette victoire canadienne est apprise dans tous les livres d'histoire canadiens aux petits écoliers comme un tournant dans la Première Guerre mondiale ayant conduit à la victoire un an après. Cependant, les historiens s'interrogent sur la mythification de cet événement, qui a probablement eu moins d'influence sur la défaite allemande que l'arrivée des Américains en Europe.
Entre le mythe et les faits
Tous les Canadiens diront volontiers que la reprise du fort de la crête de Vimy a été le point de bascule de la Première Guerre mondiale.
De même, Tim Cook, historien au Musée canadien de la guerre, remarque la manière dont les historiens se sont emparés de l'événement pour en faire un moment déterminant pour le Canada, jusque-là considéré comme un petit allié militaire de la puissance britannique. Dans le même temps, d'autres historiens canadiens dénoncent une instrumentalisation de l'histoire à des fins de glorification politique, comme Michael Boire, professeur au Collège militaire royal de Kingston : " C'est de la mythologie pure !" Selon ce dernier, cette bataille ne fut ni décisive pour la suite de la guerre, ni la plus importante victoire canadienne de ce conflit : " L'importance que l'on accorde à la bataille de Vimy est une construction mythologique d'après-guerre." De sorte que les historiens hésitent devant la commémoration en grandes pompes qui se déroulera demain dans le Pas-de-Calais.