François Hollande, Justin Trudeau, les princes Charles, William, et Harry, représentant respectivement la France, le Canada et le Royaume-Uni, seront présents demain pour commémorer le centenaire d'une bataille qui, lors de la Première Guerre mondiale, s'était soldée par une éclatante victoire canadienne. La célébration aura lieu au mémorial de Vimy, bâti en 1936. Lors de cette bataille, 10 500 Canadiens ont été blessés ou tués par l'artillerie allemande. Petit retour historique sur le déroulement de cette bataille du 9 avril 1917.
Vimy, un assaut décisif des Alliés
Depuis 1915, les Allemands, qui avaient conquis la crête de Vimy, non loin de Lens, en avaient fait une place forte et un avant-poste privilégié contre les armées française, anglaise et canadienne. Ainsi, de 1915 en 1917, les Alliés n'ont cessé de tenter de reprendre cette colline stratégique, mais sans succès. Les choses ont tourné en la faveur des Canadiens le 9 avril 1917, après deux ans de lutte acharnée. L'attaque devait surprendre les Allemands, ils ne devaient pas s'y attendre, de sorte que, profitant de l'effet de surprise, les Alliés puissent prendre l'avantage en quelques heures seulement. Il s'agissait principalement de ne pas faire péricliter cette bataille, car le souvenir de celle de la Somme était encore vivace : cette dernière, qui avait duré plusieurs semaines, avait été un véritable massacre pour les deux camps.
Dans le secret, 4 divisions canadiennes se sont réunies au pied de cette crête avant de lancer l'assaut. Celui-ci débuta le 9, et dura jusqu'au 12 avril, jour où les Allemands ont définitivement été délogés de leur place-forte, et ce grâce à une stratégie proposée par le général canadien Byng : " Si une division ou une brigade est tenue en échec, les unités qui la flanquent ne doivent en aucun cas interrompre leur progression.
Elles formeront plutôt des flancs défensifs dans cette direction et avanceront elles-mêmes de manière à envelopper l'emplacement fortifié ou le centre de résistance qui fait obstacle. C'est en fonction de cet objectif qu'on lancera les réserves derrière les sections de ligne où l'avance aura réussi, et non celles où elle aura été retenue."
L'attaque, qui débuta à 5h30, suivait de longs jours de canonnades contres les positions allemandes.
Une fois les Canadiens élancés, elle ressemblait davantage à la logique de la guerre de mouvement, qui avait prévalu au début de la Première Guerre mondiale. Cependant, la guerre de mouvement a son prix en hommes : bien que les Allemands aient été surpris, ils ont opposé une farouche résistance avant de rendre les armes après 3 jours de combat, et après 3598 morts et 7104 blessés canadiens. En plus de la stratégie canadienne, ce qui a permis aux Alliés de vaincre, à ce moment, était leur supériorité technologique : en effet, ils venaient de recevoir les touts premiers chars envoyés par les Etats-Unis, qui ont permis d'éviter un plus grand carnage en protégeant davantage les hommes.
Les Canadiens à l'honneur
Ce fut l'un des plus grands succès des bataillons canadiens présents sur place pour épauler l'armée britannique. Ainsi, peu après cette victoire, le roi d'Angleterre lui-même s'est rendu sur place, en présence du commandant canadien Sir Arthur Currie, afin de féliciter les troupes. C'est ainsi que les Canadiens sortirent de l'ombre de leur encombrant grand frère anglais. En effet, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a précisé que " la bataille de la Crête de Vimy a marqué un tournant dans la Première Guerre mondiale et pour le Canada", avec, "pour la première fois, quatre divisions du Corps canadien composées de soldats venus de chaque région du pays, combattant ensemble sur le même champ de bataille."