L'enquête sur les attentats survenus la semaine dernière à Barcelone (Espagne) et sa région progresse, alors que le bilan est toujours de 14 morts. Ce lundi, les autorités espagnoles cherchent encore à confirmer l'identité de quelques djihadistes impliqués dans ces deux attaques. Si l'identité de plusieurs d'entre eux a été révélée, l'un des suspects âgé de 22 ans est toujours en fuite.

Il se pourrait qu'il soit le conducteur de la fourgonnette blanche qui a semé la terreur sur les Ramblas de la capitale catalane jeudi dernier. Par ailleurs, un imam est également recherché, soupçonné d'avoir entretenu la radicalisation des jeunes djihadistes âgés de 17 à 34 ans impliqués dans les deux attaques.

Au total, quatre hommes d'origine marocaine ont été arrêtés par la police espagnole, et cinq ont été tués pendant de l'attaque de Cambrils, à un peu plus de 200 kilomètres au sud de Barcelone. Deux soldats de Daesch ont également été tués dans l'explosion d'un appartement servant de laboratoire dans la ville d'Alcanar, et un autre est donc toujours en fuite.

La Kangoo blanche qu'il occupait en commettant ses forfaits pourrait bien être sur le territoire français après être passée entre les mailles des contrôles supplémentaires effectués à la frontière par les autorités françaises et espagnoles.

Barcelone : un imam également recherché

La majorité des djihadistes impliqués vivaient ou étaient de passage à Ripoll, une petite ville catalane des Pyrénées. Trois d'entre eux ont d'ailleurs été tués après avoir été découverts présents dans l'Audi noire de l'attentat de Cambrils. Ils se prénommaient Moussa, Saïd et Mohamed, et étaient âgés de 17 à 24 ans.

Par ailleurs, un imam marocain, prénommé Abdelbaki et âgé d'environ 40 ans, est également recherché par les autorités après avoir disparu depuis bientôt une semaine.

Il est soupçonné d'avoir lui-même radicalisé les jeunes terroristes qui sont passés à l'acte. De nombreuses questions sont toujours en suspens à son sujet. A-t-il péri dans l'explosion de l'appartement d'Alcanar ? Les analyses des deux corps retrouvés sur place permettront de confirmer ces identités.

De son côté, la presse espagnole enquête sur ce mystérieux imam. Elle révèle que l'individu avait effectué un séjour l'année dernière à Machelen, dans la banlieue de Bruxelles. Le quotidien El Pais parle même de plusieurs voyages en Belgique, au Maroc et en France afin de se mettre en contact avec d'autres djihadistes, et par leur intermédiaire avec les dirigeants du groupe Etat Islamique. Il est connu des autorités espagnoles pour des délits qui ont entraîné son incarcération.

C'est d'ailleurs en prison, d'où il est sorti en Janvier 2012 que le jeune imam se serait radicalisé après avoir été en lien avec les auteurs des attentats perpétrés à Madrid en 2004. Ces attaques avaient entraîné la mort de 191 personnes.

D'autres attaques déjouées en Catalogne

L'explosion de l'appartement d'Alcanar a-t-elle permis d'éviter d'autres attentats ? C'est ce que le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero, a laissé entendre lors d'une conférence de presse organisée ce week-end. Il parle de "plusieurs attentats (...) de manière imminente", mais les terroristes ont été obligés de faire marche arrière suite à l'incident survenu dans leur laboratoire. 120 bonbonnes de gaz y ont été retrouvées, ainsi que de nombreuses traces de poudre et de substances explosives comme du peroxyde d'acétone. Une seule petite cuillère à café (cinq grammes) de ce composant suffit à faire exploser un petit téléviseur ou un ordinateur portable. Sa puissance est équivalente à 80 % de celle de la TNT...