14 morts, 130 blessés... mais le pire a sans doute été évité. En effet, vendredi, au lendemain de l'attaque meurtrière de Barcelone, la cellule terroriste en question prévoyait de mettre en place un bombardement très important, toujours à Barcelone. Une entreprise qui a finalement été abandonnée après que cette cellule terroriste ait accidentellement fait exploser la maison dans laquelle étaient stockés les explosifs censés servir à cette Attaque. Malgré le carnage et le chaos qui régnait jeudi, la police catalane a confirmé qu'elle s'attendait à une attaque plus importante à Barcelone.

Josep Lluís Trapero, en charge de la police catalane, a déclaré que la cellule terroriste avait rassemblé des bouteilles de gaz dans une maison de la petite ville d'Alcanar, à une centaine de kilomètres au sud de Barcelone. Quelque chose, sans que l'on sache encore quoi, a mal tourné et le bâtiment a explosé mercredi soir, tuant une personne et en blessant seize. Il est donc fort possible que l'acte de jeudi ait été un simple « plan B » après cette explosion. Un plan B beaucoup moins meurtrier que ne l'aurait été le plan A...

Barcelone aurait pu subir des pertes beaucoup plus lourdes

A l'heure actuelle, la police catalane a arrêté quatre personnes, trois citoyens marocains et un citoyen espagnol.

Moussa Oukabir, l'homme de 18 ans soupçonné de conduire la camionnette le long de Las Ramblas. Trois des suspects ont été identifiés comme Mohamed Hychami, 24 ans, Younes Abouyaaqoub, 22 ans, et Said Aallaa, 18 ans. Javier Zaragoza, le procureur général de l'Audiencia Nacional, qui s'occupe de gérer les cas de terrorisme, a déclaré que les assaillants ne semblaient pas avoir de liens antérieurs avec le djihadisme.

« Pour autant que nous le sachions, il n'y a pas eu d'enquête préalable qui pouvait permettre de les identifier », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio Cadena Ser. « Le risque zéro n'existe pas quand il s'agit de ces choses. Les services de police antiterroriste ont fait du très bon travail pendant des années et diverses attaques ont été empêchées ».

Le frère aîné de Moussa Oukabir, qui est soupçonné d'être le conducteur de la camionnette, a été arrêté jeudi. Ce dernier est suspecté d'avoir fourni la camionnette utilisée lors de l'attaque. Mais il a nié toute participation, assurant à la police que ses documents d'identité avaient été volés avant d'être utilisés pour louer le véhicule en question, qui aurait donc été utilisé par son frère.

Toute l'Espagne solidaire avec Barcelone

L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque de Las Ramblas, en confiant sur son site internet que « la terreur remplit les cœurs des croisés dans le pays d'Andalousie ». Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré que tout le pays était solidaire avec Barcelone dans ces heures difficiles.

A midi, vendredi, des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place principale de Barcelone pour une minute de silence en mémoire des personnes disparues lors de l'attaque de jeudi. Parmi les personnalités présentes, le roi Felipe d'Espagne, Rajoy, Carles Puigdemont, le président régional catalan, et Ada Colau, le maire de Barcelone. À la fin de la minute de silence, la foule a longuement applaudit mais aussi chanté « No tinc por » (que l'on peut traduire par « Je n'ai pas peur »). Un message que l'on retrouve à Barcelone, mais qui avait également été mis en avant après les attaques de Paris, que ce soit au Bataclan ou à Charlie Hebdo, et de Nice, sur la promenade des Anglais. Preuve que comme les Français, les Espagnols n'ont plus ne s'arrêteront pas de vivre.