Calfeutré entre ces toiles vivantes et cet attrait du monde dans lequel il évolue, l’artiste camerounais Consty de son véritable nom Onana Amougui Juste Constant semble quelque peu réservé devant le public venu nombreux découvrir son travail. Titulaire d'une licence en Histoire de l'art de l'université de Yaoundé I et sorti de l'IFA (institut de formation artistique) de Mbalmayo, du Cameroun, il a présenté au public sa toute première exposition "Naufrage". La salle quasi pleine du restaurant « La Terrasse » situé au quartier hippodrome à Yaoundé ce Jeudi 27 Juillet 2017, ne cesse de se remplir sous le regard accompli de son père et sa famille présents sur les lieux.

Il est 18 heures bien précise, quand le commissaire de l’exposition, Gérard Ngan (membre du collectif Rest’art), peut enfin commencer son auditoire comme à l’accoutumée. Après une brève description du personnage et de sa relation avec les toiles exposées, la parole est donc remise à l’artiste. L’on n’a pu décrire le sentiment qui l’a animé au moment de faire partager la démarche et le but de ce premier vernissage marqué comme première emprunte, toutefois, Consty évoquera tour à tour la relation qu’il entretient avec chacune de ses productions.

L’attrait et le visu de chaque personnage représenté à momentanément inspecté cette trame de pensées et de décadence dont il à su puiser au delà de son inspiration.

La matérialisation de ses plans connexes d’avec le résultat que nous sert l’humanité via ce langage culturel vétuste, qui selon l’artiste absout parfois le commun des mortels à faire rejaillir des fléaux de destruction. Les toiles telles que : Fin de l’aventure (acrylique sur papier) ou Naufrage (acrylique sur toile) ont eus l’effet escompté en se présentant comme figure de décadence et de pertes pour l’Afrique à travers cette immigration tueuse vers la destination magique de l’Occident.

Le figuratif bien représenté a fait place à différentes interrogations dont l’artiste s’est vu se perdre en réponses quelques peu expressives concernant le fil conducteur de sa pensée.

Relater un vécu ou un prérequis semble accommoder l'exposition "Naufrage"

L’expression de soi peu passer par différents canaux de communications dont fait partie les œuvres d’art.

L’art plastique encore mal connu du public camerounais et même africain, se voit de plus en plus émerger à travers une jeunesse bien apprêtée et ouverte à cette nouvelle donne. L’on ne devient nullement artiste, l’art vit en nous et nous appelle à lui sans qu’on s’y contraigne au préalable. Sous cet assemblage de personnages aussi distincts soient-ils, l’expression de Consty trouve sans doute une variation autant rationnelle de son environnement que ceux ressentis vers un univers de son subconscient créatif.

En promenant le regard vers : La vendeuse de piment (acrylique sur toile) l’on imagine aisément cette souffrance bien que réelle du personnage et sa combativité personnelle devant un monde qui ne laisse pas souvent de deuxième chance.

Les couleurs utilisées certes vivantes et vives, apportent assurément une immersion vers cette flagellation de chacune de ses émotions mises à nues lorsque l’artiste extériorise sa vision créative. La Miss (acrylique sur papier) quant à elle dépeint avec des impressions culturelles visibles, la beauté et la transcendance de la femme africaine. La toile intitulée Passeport (acrylique sur papier) est un signe de l’immigration et du voyage tant attendus de certains en vue de l’obtention d’un avenir glorieux et plein de richesse.

Consty, ou un premier vernissage, une première installation, un nouveau venu dans l’univers de l’art plastique

Aborder une idée sélective ou d’actualité sous le regard des politiques ou de ceux des plus aguerris vers un vécu des plus subjectifs de la dénomination de l’être humain, revient fréquemment dans le travail des artistes.

Consty ne dérogeant nullement à la règle fait ce premier pas certes parsemé de petites incohérences techniques mais prévisibles, tout en explorant vaillamment des sujets parfois jugés sensibles de son environnement et de ses concitoyens. Vouloir accomplir ses idéaux en ce 21e siècle semble ainsi de plus en plus accessible vu l’implication conventionnelle ou non de la culture dans cet assemblage de préjugés sans véritable valeur face à une équité circonstancielle de l’art. Sous cette carapace de déambulations de personnage et de faits sociétaux dont il fait preuve dans cette première exposition, Consty semble amorcer cette pente disproportionnelle de l’art dans son plus simple appareil. Le monde actuel subissant des transformations quelquefois peu reluisantes ne se meurt pas complètement comme l’exprime la toile : Triste mais convaincu.