Le cinéma africain commence certes à prendre ses marques au Cameroun, toutefois le Cameroun fait son cinéma à Yaoundé à travers le festival international Ecrans Noirs. Célébrée cette année du 15 au 23 Juillet, de nombreuses innovations ont vu le jour notamment celui du « Marché du film » qui a eu beaucoup de succès et celui du concours « 10 jours pour un film » 2017. En effet, ce concours a été lancé afin de susciter les jeunes réalisateurs à faire rejaillir leurs talents dans un délai bien déterminé.

Cette initiative parrainée par le Goethe-Institut Kamerun de Yaoundé, aura reçu plus de 40 films de ces jeunes artistes en herbe avec pour thème « Vivre ensemble ».

Il s’agissait de proposer un court métrage de 26 minutes chacun en rapport avec le thème proposé. Les participants, après de nombreuses présélections et sélections se sont donc retrouvés au nombre de trois le 20 Juillet dernier. Il s’agissait de Jean-Marc Anda avec son film « Nyangono », de Lisette Nange avec son film « My core indubitably » et enfin de Steve Wilfried Kamdeu avec son film « Toi et moi ». Tous ces trois participants ont ainsi pu bénéficier d’un soutien à la production du Goethe-Institut Kamerun de Yaoundé afin de finaliser leurs projets individuels. Le lauréat quant à lui, a été connu à la cérémonie de clôture du festival Ecrans Noirs le Samedi 22 Juillet 2017 au Palais des Congrès de Yaoundé.

Le jeune réalisateur Steve Kamdeu, lauréat de ce premier concours se verra offrir une bourse pour un stage de formation d’un mois à l’école Film Arche de Berlin en Allemagne au courant de l’année 2018 (sous réserve de l’obtention du visa).

Le festival Ecrans Noirs offert comme tremplin aux jeunes réalisateurs

Les films projetés durant ce célèbre festival africain ont pu retenir l’attention des cinéphiles avec sa grande diversité, ainsi que la présence des producteurs, des acteurs et des réalisateurs présents.

En effet, chaque matin au village du Festival (au Musée National), l’on pouvait assister à des conférences de presses et des Master Class avec les acteurs du monde du cinéma africain et même mondial. Cette aventure du cinéma africain s’est aussi vue revalorisée avec le concours « 10 jours pour 1 Film » 2017.

Steve Kamdeu, lauréat du concours, interrogé sur le sujet répondra : « je suis assez content du résultat vue les difficultés que j’ai rencontré durant le tournage, j’aurais pu faire mieux, mais je suis très fier du résultat.

Je ne pensais franchement pas que j’allais gagner car en face de moi, il y’avait également des personnes talentueuses et douées. Le cinéma en général m’inspire de créer un univers, de permettre aux gens de voir différemment le monde, et de contribuer à la tolérance ». Le festival quant à lui recommence peu à peu à prendre de l’ampleur en poussant les quelques salles de cinéma encore disponibles à accueillir un public qui veut s’imprégner de cette culture cinématographique venue principalement d'Afrique.

Steve Kamdeu et cet espoir de voir le cinéma africain au delà des frontières

Ce jeune artiste, animé par des ambitions créatives assure qu’il ne s’arrêtera pas là et compte produire un nouveau court métrage de 26 minutes avant la fin de l’année en collaboration avec un producteur local.

Le caractère un peu laxiste du cinéma camerounais actuel n’a pas pu le décourager dans ses idéaux au point ou il nous dira sur un ton bien déterminé : « je pense que le cinéma camerounais et même africain pourrait rivaliser avec le cinéma européen ou américain, car il a une culture vieille de plusieurs millénaires. Réaliser un film en 10 jours et être récompensé n’est pas très évident, il faut donc beaucoup de passion et surtout croire en soi. Le cinéma camerounais est entrain de prendre un nouveau départ, car la situation est entrain de s’améliorer et est portée par une jeunesse passionnée qui en redemande ».

Le jury de ce concours (Marcel Epée directeur du Festival Ecrans Noirs, Christa Eka Réalisatrice Cameroun, Kitenge Wa Kiangudi Productrice France-Congo, Fabian Mühlthaler Directeur Goethe-Institut Kamerun, et Jakob Preuss réalisateur Allemagne) a ainsi pu déceler en ce jeune cinéaste, cette fibre révolutionnaire et si spécifique de son travail dont pourra dorénavant compter le monde du 7e art.