Le gouvernement régional situé à Barcelone avait prévu d'organiser un référendum ce dimanche 1 octobre 2017 afin de permettre aux Catalans de se prononcer sur l'indépendance de la Catalogne. Un référendum que le gouvernement espagnol basé à Madrid a tout fait pour annuler.
"Les Catalans pourront voter !"
Vendredi 29 septembre, dans l'après-midi, le gouvernement régional indépendant a dévoilé ses urnes et annoncé que 60% des électeurs éligibles de la Catalogne se dirigeront vers elles dimanche, quoi qu'en dise le gouvernement espagnol, la police et les tribunaux.
Le vice-président de la région Oriol Junqueras l'a annoncé fièrement : "Les Catalans pourront voter !" Avant d'ajouter : "Même si quelqu'un attaque un bureau de vote" en faisant référence à la violence des forces de police et du peuple catalan. En effet, le gouvernement central avait bien pour intention de bloquer l'accès aux bureaux de vote, et le parquet a demandé à la police d'identifier les bureaux de vote pour les mettre sous scellé et les surveiller jusqu'à dimanche. Un sentiment prémonitoire puisque depuis ce matin la Catalogne est devenue une véritable "zone de guerre" !
Les partisans du mouvement qui annoncent que de leur côté "la résistance est pacifique", même s'ils se demandent s'ils vont tenir toute la journée.
La consigne est claire : "Il ne faut surtout pas que les gens rentrent chez eux une fois qu’ils auront voté". C'est un jour important pour ceux qui ont décidé de se rendre aux urnes : "J’aimerais tant que le président de la Catalogne puisse déclarer demain ou mardi l’indépendance de notre pays" raconte Sandra, une prof d'anglais trentenaire, qui commence à sentir l'émotion monter.
Madrid tente d'empêcher ce référendum illégal
Dès la première heure ce matin, des centaines de Catalans ont commencé à se masser devant les établissements scolaires, les centres de sport, les couvents, les musées ou encore les maisons de retraites faisant office de bureaux de vote pour prendre part au référendum d'autodétermination illégal que Madrid a promis d'empêcher.
C'est le plus grand défi pour le pouvoir central depuis 40 ans ! Aux alentours de 7h00 à peine, des policiers ont commencé à s'approcher de bureaux de vote occupés par des militants bien décidés à protéger le référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Les forces de l'ordre ont commencé à saisir les urnes et les bulletins de vote dans toute la région dès leur ouverture à 9h00.
Panique à Gérone !
A Gérone, les policiers anti-émeutes sont entrés de force dans le bureau de vote où devait se rendre le président de Catalogne, Carles Puigdemont. Peu avant l'ouverture, ils avaient formé un cordon autour du centre sportif de la ville pour éloigner la foule, puis ont forcé l'entrée pour saisir le matériel de vote et fermer le bureau.
L'indépendentiste a contourné la mesure en allant voter dans un autre bureau de vote à Cornella del Terri, à quelques kilomètres de Gérone.
Momento en q Guardia Civil rompe el cristal del centro de votación de Puigdemont en Gerona pic.twitter.com/a4X6quIlbX#CatalanReferendum #1Oct
— Henry A. Pinto (@hapinto2) 1 octobre 2017
Un référendum qui vire à l'affrontement !
Au total, Madrid a envoyé plus de 6000 policiers anti-émeutes à Barcelone afin d'empêcher ce référendum d'autodétermination illégal auquel le pouvoir central est formellement opposé, alors que des milliers de personnes ont commencé à se rendre des bureaux de vote. A Barcelone, la police a chargé les manifestants et tiré des projectiles en caoutchouc devant les bureaux de vote.
Ces heurts ont déjà fait deux blessés selon les témoins de la scène. Le référendum est en train de virer à l'affrontement ! A l'heure où nous écrivons ces lignes, des ambulances sont en route pour Ramon Llull.
Comment ce "jeu politique" va-t-il finir ? Les votes des Catalans seront-ils validés par le gouvernement espagnol ?