Ce mardi 28 Novembre, la Corée du Nord a effectué un nouveau tir de missile, déclenchant les foudres de la communauté internationale. Dès le lendemain, le président américain Donald Trump a téléphoné à son homologue chinois Xi Jinping, seul véritable allié du régime de Pyongyang. L'objectif ? Faire entendre raison au leader nord-coréen Kim Jong-un. La Chine doit utiliser tous les moyens en sa possession pour "convaincre la Corée du Nord d'abandonner ses provocations", a déclaré la Maison Blanche qui espère que la péninsule de Corée prenne le chemin de la dénucléarisation.
Washington appelle également l'ensemble des pays à cesser toute relation avec le régime nord-coréen, et menace de "détruire complètement" la Corée du Nord si une guerre officielle venait à se déclarer. Hier, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence, l'occasion pour les Etats-Unis d'annoncer de nouvelles sanctions contre Pyongyang, sans toutefois donner davantage de précisions. Nikki Haley, responsable diplomatique américaine, a toutefois évoqué la fin de l'exportation de pétrole de la Chine vers la Corée du Nord, pendant que dans un tweet, Donald Trump ajoutait que son pays allait "s'occuper de cette situation" sans attendre.
Emmanuel Macron monte au créneau
De son côté, le président français a lui aussi donné son avis sur la question.
Interrogé par France 24 et Radio France Internationale, Emmanuel Macron est d'accord pour "accroître les sanctions" envers la Corée du Nord, et compte pour cela sur l'intervention de la Chine et de la Russie, qui sont les deux principaux partenaires commerciaux du régime de Kim Jong-un.
Mais la Chine traîne en réalité des pieds, et ses désaccords avec les Etats-Unis sur la stratégie à adopter sont nombreux.
Pékin plaide en effet pour un "double moratoire", qui consiste à stopper d'un côté les entraînements militaires américains et sud-coréens à proximité de la péninsule, à condition que de l'autre côté, Kim Jong-un renonce à ses programmes de tirs balistiques et à sa préparation à la guerre. Mais les Etats-Unis refusent catégoriquement la proposition de la Chine, qui vient toutefois de la réitérer hier au Conseil de sécurité de l'ONU.
La Corée du Nord toujours aussi provocante
De son côté, la Corée du Nord ne semble pas non plus calmer ses ardeurs. Elle s'est auto-déclarée hier "Etat nucléaire" en révélant que le test de missile effectué mardi avait été couronné de succès. Le régime totalitaire ajoute être désormais "capable de frapper la totalité du territoire américain", ce que Donald Trump n'osait imaginer. En effet, le missile nord-coréen tiré cette semaine aurait une portée de 13.000 kilomètres. Mardi, il a parcouru une distance de 960 kilomètres en 53 minutes. Il s'est ensuite écrasé en mer du Japon, dans les eaux internationales. Il s'agit d'un Hwasong-15, une arme de nouvelle génération conçue par les scientifiques de Pyongyang, qui travaillent sur ce type de lancement depuis les années 1990.
Pour conclure, une guerre peut-elle officiellement se déclarer aujourd'hui ? La réponse est non, les Etats-Unis étant toujours prêts à trouver une solution par la voie diplomatique en posant leurs propres conditions : la dénucléarisation de la Corée du Nord et l'arrêt des provocations balistiques. Mais Kim Jong-un n'en a visiblement que faire. Ce dernier n'a d'ailleurs pas apprécié que son ennemi américain inscrive son pays sur la liste des nations accusées de soutenir le terrorisme le 20 Novembre dernier. Alors que les discussions sont, pour l'instant, au point mort entre Washington et Pyongyang, il ne reste donc qu'une intervention musclée de la Chine pour apaiser les esprits.