Les Rohingyas, sont depuis plusieurs décennies victimes de « nettoyage ethnique » au sein de leur pays, la Birmanie. En effet, ce pays de 51 millions d’habitants est à 90% bouddhistes, les Rohingyas représentent donc une minorité musulmane dans un pays à majorité bouddhiste. Néanmoins, ils se considèrent tels que les descendants des marchands et négociants arabes, turcs, mongols ou bengalis depuis le XVème siècle. Or le gouvernement birman estime qu’ils seraient plutôt arrivé dans le pays au moment de la colonisation britannique. Ils font donc l’assimilation de la population des Rohingyas à celle d’immigrés illégaux venus du Bangladesh.

C’est pourquoi depuis 1982, le gouvernement birman leur a retiré la nationalité birmane et exerce depuis plus de 30 ans des exactions.

De plus, la montée de la répression face aux Rohingyas a éteint son paroxysme en juin 2012, lors du viol d’une birmane par un homme de la communauté musulmane. Il s’agira là du point de départ de ce « nettoyage ethnique » dans l’Ankaran, région où ils vivent majoritairement.

Ils sont donc dans l’obligation de fuir vers le Bangladesh où ils s’installent dans des camps de réfugiés. Cependant, les Rohingyas sont de plus en plus nombreux à fuir, ce qui engendre des problèmes au sein des divers camps au Bangladesh. Les immigrés s’entassent les uns sur les autres dans des conditions de vies extrêmement précaires.

La situation est très alarmante, certains camps frôlent la crise sanitaire d’urgence. Selon Médecins sans Frontières qui est présent dans les camps afin de venir en aide aux réfugiés, expliquent que les familles tentent de fabriquer des abris de fortune avec des pics de bambous et une toile en plastique. Les familles de réfugiés expliquent leur périple afin d’accéder aux camps, des journées entières de marche quand ils ne sont pas heurtés par des voitures ou camions.

Les familles sont confrontées à de véritables troubles psychologiques, certaines ne sont plus en mesure de parler car elles ont été face à tant de violences. L’ONU déclare qu’il s’agit de la minorité la plus persécutée au monde. L’organisation internationale craint une grave crise humanitaire.

Par ailleurs, en 2016, les répressions n’ont fait qu’augmenter à la suite d’une attaque de poste de police par un des rebelles se proclamant Rokingya.

L’ONU s’inquiète de voir ses apatrides fuir sans aucun espoir de retour, qui sont exclus du marché du travail, où les enfants sont sortis du système scolaire et ayant une menace constante de mort.

Le silence de Aung SAN SUU Kyi inquiète la communauté internationale

Face à cette situation des plus alarmantes, la communauté internationale a été profondément choquée, entrainant une polémique impliquant Aung San Suu Kyi, alors conseillère à la présidence de la République, pour son silence face aux violences faites aux Rohingyas. En outre, Madame Sen Suu Kyi est connu pour son engagement pour la liberté du peuple ainsi que la création de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie pour lutter contre la dictature militaire qui tiraille le pays.

Cet engagement et cette ferveur pour son pays, lui a valu le Prix Nobel de la Paix en 1991, qu’il recevra une fois libérée en 2010. Une fois libre, elle n’aura de cesse de se battre pour le bien être de son pays et cela se traduit par une majorité écrasante de birmans qui sont derrière elle. Cependant face aux violences faites aux Rohingyas, elle reste muette. La communauté internationale toute entière se demande pourquoi, cette femme tant attachée à la liberté et non à l’oppression reste stoïque. La réponse est simple, Aung San Suu Kyi a un pouvoir limité au sein de pays, elle n’est pas présidente de la république, mais conseillère d’état. La Constitution l’interdit d’être le chef suprême du pays, notamment à cause du fait qu’elle a été marié, aujourd’hui veuve, à un britannique avec lequel elle a eu des enfants.

Cette aspect met en cause sa nomination en tant que chef suprême, car cela est interdit en Birmanie. Elle n’a pas le pouvoir de protéger l’intégralité des civils sur son territoire. De plus, le pays est réputé pour être islamophobe, donc défendre cette minorité peu apprécié dans le pays pourrait baisser sa popularité, chose qu’elle n’est pas prête d’accepter. Selon, Olivier Guillard, spécialiste de la Birmanie, elle sait que si elle fait preuve de plus d’empathie envers les Rohingyas, elle va se mettre à dos son électorat qui lui est précieux.

La situation est loin d'être résolue dans ce conflit religieux et il ne résoudra pas au sein même du pays. La seule chose qui peut éventuellement faire bouger les choses est la réaction des pays voisins, principalement ceux de l'ASEAN.

On pourrait également se poser la question des hostilités qui pourraient monter entre les pays musulmans de la région, qui sont la Malaisie et l'Indonésie qui voient d'un mauvais oeil les attaques faites à leurs frères musulmans ainsi que les pays bouddhistes comme la Thaïlande et le Cambodge.