Le cinéma appartient sans nul doute à cette catégorie d'art qui transporte, émet, et pourfend son auditoire à une réalité plus ou moins palpable. Les Trophées Francophones du cinéma (TFC) sont les viseurs et les diffuseurs par excellence de ces tranches de vie qui nous transportent à travers ses nombreuses démarches artistiques. Le Cameroun, pays multiculturel d'Afrique centrale, à eu l'honneur de pouvoir accueillir la cinquième édition de cette prestigieuse fête culturelle mondiale.

Loin de se pressentir comme un grand édifice du 7e Art dans le monde, le Cameroun peut en l'occurence se pâmer de faire de cet art si représentatif son exutoire d'imagination visuelle et de pensées collectives.

En effet, comptant de nombreux festivals locaux et internationaux du cinéma tels que : les Écrans Noirs (du célèbre réalisateur Bassek Ba Khobio), le Yarha, le First Shot, les RIFIC, le FESTICO entre autres, il se classe parmi les pays africains où cet art trouve un nouvel idéal grâce à son émission intemporelle. La francophonie regroupant les pays dont la langue française est en toute chose vecteur de partage culturel, promeut ainsi le cinéma francophone à travers l'Afrique et le monde. Du 4 au 16 Décembre 2017, la ville de Yaoundé a ainsi accueillie les 5e trophées francophones du cinéma.

" La question de l'identité semble indissociable de celle de l'altérité. Difficile d'envisager l'un sans l'autre, et le cinéma est un art de la singularité et de l'altérité.

Les Trophées Francophones du cinéma conjuguent parfaitement universalité et identité locale, comme un éloge à la diversité. Cette manifestation nous permet d'aller à la rencontre d'un art exigent et fédérateur, mais aussi de comprendre davantage la nécessité de soutenir et de développer un cinéma de qualité, bien que cela reste un dé ardu", dira le ministre des Arts et de la Culture, son excellence Narcisse Mouelle Kombi au sujet de ce Festival de prestige cinématographique.

Le cinéma mondial mis à nu aux 5e Trophées de la Francophonie

Organiser un événement de cette envergure place assurément le Cameroun sur un piédestal unique de son histoire à travers le monde cinématographique. Les participants et invités prestigieux ont paradé tour à tour dans les salles mises à la disposition des cinéphiles.

Yaoundé accueillera ainsi des hôtes de marques venant de tous horizons comme l'incontournable Claire Denis, Gilles Thibault, Julie Gayet (actrice et productrice française), Bidjoka Mbondol Mbock (réalisateur et enseignant de cinéma camerounais), Pierre Barrot (représentant de l'OIF), Magalie Armand, Fanny Mallaury,... entres autres.

Les projections des films se feront dans les salles prévues à cet effet, comme celle de Canal Olympia, de la Fondation Muna, de l'Institut français, ou encore celle de Sita Bella jouxtant le ministère de la Communication. Les conférences-débats et les ateliers verront chacune la présentation du projet pour le "Fond de soutien à la jeune création francophone en Afrique sub-saharienne" et sa signature aux Trophées de la francophonie à Yaoundé. À cet effet, la clôture de la première vague des dossiers se fera le 1er Mars 2018.

Le MINAC (ministère des Arts et de la Culture du Cameroun) soutiendra cette initiative en offrant son espace (Musée National) et conclura des accords ayant trait au cinéma numérique avec la collaboration du CNA (cinéma numérique ambulant).

Une édition placée sous le signe de l'innovation

Les projections des films dans les salles se sont faits progressivement et ont ravi les cinéphiles venant de tous horizons. Les médias ayant pris part aux festivités ont relayé minutes par minutes chaque instant échangé avec les acteurs de cette grande fête. TV5 Monde, la CRTV, et le réseau des journalistes culturels du Cameroun, mené de main de maître par Laurentine Assiga, ont accompagné les nominés jusqu'à la remise des prix à la grande soirée au Palais des Congrès de Yaoundé.

"Il va sans dire que le cinéma sera plus que jamais partie prenante de cet enjeu. Il nous faut donc penser les relations entre le cinéma et la télévision à la fois en terme de complémentarité et de bénéfices réciproques. Il est certes vrai que la télévision est ancrée sur un modèle de flot et de puissance de diffusionniste, et en tant que telle, elle peut relever d'un modèle économique profondément différent de celui du cinéma" (extrait du texte du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, Pour que vive le cinéma à propos de ces 5e Trophées francophones du cinéma). Les lauréats sont : Aïcha Macky pour le prix du meilleur film documentaire avec l'Arbre sans fruit, Wulu de Daouda Coulibaly pour le Trophée Francophone du long métrage de fiction, et Ibrahim Koma pour le Trophée Francophone de l'interprétation masculine, toujours avec le film Wulu.

Dans la catégorie du jeune cinéphile pour assister à la prochaine édition des TFC, le tirage au sort a révélé le nom du camerounais Michael Mbouembe.

Le festival s'étant déroulé au pays des Lions Indomptables, trois de ses citoyens ont pu rafler trois prix. En effet, Thierry Ntamack, très connu au Cameroun pour son long métrage "Le Blanc d'Eyenga", s'est vu remettre le prix spécial du grand Public (hors compétition) à son long métrage "La Patrie d'abord". Jacques Greg Belobo et Éric Bodoule Sosso ont reçu le trophée du second rôle masculin (toujours avec "La Patrie d'abord") ex aequo avec Many Abdel d'Égypte pour le film "Clash", et du second prix du long métrage avec "Djambar Sembene l'insoumis".

Gérard Essomba figure emblématique du cinéma camerounais et international a, quant à lui, reçu un "Trophée d'honneur" pour l'ensemble de sa carrière. Concernant le Trophée Francophone de la réalisation 2017, Mohamed Ben Attia a été primé pour son film "Heidi un vent de liberté". De son côté, Oulaya Amana, pour le long métrage Divines, a reçu le prix de l'interprétation féminine.

Du point de vue scénario, Céline Sciamme, Claude Barras, Morgan Navarro, et Germano Zullo ont également été primés pour le film d'animation Ma vie de courgette. Enfin pour les Trophées du court métrage et le trophée francophone du second rôle, nous aurons Maman(s) de Maïmouna Doucoure et Divines de Déborah Lukumuena.