Ce dimanche 18 mars, les Russes sont invités à se rendre aux urnes pour une élection présidentielle dont le dénouement sera sans surprise. Le principal opposant de Vladimir Poutine ayant été empêché de se présenter, le triomphe de l'actuel président russe est assuré. Le seul suspens reste le taux de participation.

18 ans au pouvoir

A partir de 8h00 locales ce matin, plus de 108 968 869 électeurs russes sont attendus dans les bureaux de vote du plus grand pays du monde, qui comptent pas moins de onze fuseaux horaires. Les premiers bureaux de vote ont ouvert samedi soir à 20 heures GMT et les derniers fermeront ce soir à 18 heures (heure de Paris).

Au pouvoir depuis 18 ans, Vladimir Poutine obtient déjà 70% d'intention de vote en l'absence de son principal opposant déclaré inéligible... Pour son quatrième mandat, Poutine est donc assuré de gouverner la Russie jusqu'en 2024, conservant ainsi son statut de leader incontesté d'un pays qu'il a redressé ces dernières années, pour en faire une des plus grandes puissances mondiales. Encensé par les uns pour sa force de caractère et décrié par les autres pour certaines privations de liberté, le président controversé restera à 65 ans l'une des figures emblématiques du Kremlin.

Alexeï Navalny déclaré inéligible

La candidature du principal opposé à Vladimir Poutine a été annulée. En effet, Alexeï Navalny a été déclaré inéligible par la Commission électorale à cause d'une condamnation judiciaire pour détournements de fonds.

L'ennemi numéro un de Poutine dénonce cette exclusion comme une machination orchestrée par le pouvoir. Bénéficiant d'une fidèle base de soutiens en Russie, Navalny appelle donc au boycott de cette élection présidentielle. Il a également envoyé plus de 33 000 observateurs dans les bureaux de vote. D'ailleurs, l'opposant le plus sérieux de Vladimir Poutine a diffusé ce matin une vidéo qui prouve la corruption.

A présent, il fait de sa priorité de miner la légitimité de la victoire présumée du président Poutine.

Quel taux de participation ?

Avec Poutine comme unique candidat populaire et l'appel au boycott d'Alexeï Navalny, le seul suspense de cette élection sera le taux de participation des électeurs russes. Conservant son statut d'homme fort et incontournable de la Russie, il n'y aucun doute sur la réélection de Vladimir Poutine.

Selon les premières estimations rapportées par l'agence publique TASS, le taux de participation dépasse la barre des 50%, voire des 70% dans plusieurs régions de l'Extrême-Orient russe, où les bureaux de vote ont ouvert plus tôt.

Regain de tensions avec les Occidentaux

Attention crise diplomatique en vue ! Vendredi dernier, le Royaume-Uni a provoqué la colère de la Russie en jugeant "extrêmement probable" que Vladimir Poutine ait ordonné personnellement l'empoisonnement de Sergueï Skripal, un ancien espion russe, et de sa fille Loulia le 4 mars à Salisbury. L'ex-agent double de 66 ans et sa fille de 33 ans ont été victimes d'une attaque avec un agent innervant militaire de fabrication russe, à en croire les autorités britanniques.

Les deux Russes qui vivent au sud de l'Angleterre sont toujours hospitalisés et dans un état critique. Une accusation outrancière que le Kremlin juge impardonnable. Au Royaume-Uni, Boris Johnson, le ministre des Affaires étrangères, a confié de pas en vouloir à la Russie, mais au "Kremlin de Poutine". Depuis cette affaire, le ton monte entre la Russie qui vient d'expulser 23 diplomates britanniques en réponse, et le Royaume-Uni, soutenu par ses alliés en Occident.

Après 18 années passées à la tête du pays, Vladimir Poutine devrait être confortablement réélu dimanche à la présidence russe.