Le ton monte entre Theresa May et Vladimir Poutine. En effet, la représentante du gouvernement britannique a donné à l'administration de Vladimir Poutine jusqu'à minuit, ce mardi, pour expliquer comment un ancien espion a été empoisonné à Salisbury, sinon elle conclura qu'il s'agissait d'un « usage illégal de la force » par l’État russe contre le Royaume-Uni. Après avoir présidé une réunion du Conseil de sécurité nationale, Theresa May a déclaré aux députés qu'il était « hautement probable » que la Russie soit responsable de l'attaque de Sergei Skripal et de sa fille, Yulia.

Elle a averti que la Grande-Bretagne ne tolérerait pas une « tentative effrontée d'assassiner des civils innocents sur notre sol ». Dans une déclaration à la Chambre des communes qui a déclenché une réaction de colère de Moscou, la Première ministre a déclaré que les preuves avaient montré que Skripal avait été la cible d'un « agent neurotoxique de type militaire d'un type développé par la Russie ». Qualifiant l'incident « d'acte imprudent », elle a déclaré que le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, avait convoqué l'ambassadeur russe à Whitehall et exigé une explication avant mardi minuit.

Theresa May promet des sanctions

Les responsables russes ont riposté immédiatement, par la voix de Maria Zakharova, la porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères.

Elle a qualifié les propos de « provocation » et de « spectacle de cirque au Parlement britannique ». Andrei Lugovoi, un député russe accusé du meurtre en 2006 de l'ancien agent russe Alexandre Litvinenko, a déclaré que la décision prise en mai de pointer du doigt Moscou était « au minimum irresponsable ». Theresa May peut tout de même compter sur le soutien de ses alliés internationaux.

Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a déclaré que quiconque a ordonné l'attaque doit faire face aux conséquences. »Nous avons pleinement confiance dans l'enquête du Royaume-Uni et son évaluation que la Russie était probablement responsable de l'attaque des agents neurotoxiques qui a eu lieu à Salisbury la semaine dernière ».

Clairement, cette affaire est l'occasion pour les États-Unis de mettre également la pression sur la Russie. Pour rappel, les relations entre Russes et Américains sont loin d'être au beau fixe depuis l'affaire de la campagne présidentielle américaine, lors de laquelle l'ingérence russe a été établie.

La Russie se défend

Mais force est de constater que la pression internationale n'aura pas de prise sur la Russie. Ce mardi matin, Serguei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a donné une conférence de presse télévisée lors de laquelle il a affirmé que « la Russie n'est pas responsable » concernant l'empoisonnement de l'ancien agent russe Sergei Skripal et de sa fille, Yulia. Lavrov a également suggéré que Moscou ne respecterait pas l'échéance de mardi à minuit fixée par Theresa May pour fournir une explication ou faire face à des représailles.

Il a déclaré que les demandes de Moscou de voir des échantillons de l'agent neurotoxique avaient été rejetées, ce qu'il a qualifié de violation de la convention sur les armes chimiques interdisant la production d'armes chimiques. « Nous avons déjà fait une déclaration sur cette affaire », a-t-il ajouté. « La Russie est prête à coopérer conformément à la convention pour interdire les armes chimiques si le Royaume-Uni daignera remplir ses obligations selon la même convention ». La balle est désormais dans le camp de Theresa May. Le Royaume-Uni appliquera-t-il effectivement des sanctions dès ce mercredi ? Si tel devait être le cas, la réponse de Moscou serait sans aucun doute féroce.