L'élection présidentielle de la Russie est prévue pour ce dimanche 18 Mars 2018. Une élection sous haute tension internationale suite à l'empoisonnement d'un ex-espion russe au Royaume-Uni. Un empoisonnement de plus après celui au polonium 210 hautement radioactif d'Alexandre Litvinenko, ex-agent des services secrets russes en 2006 à Londres. Sur cette affaire, en janvier 2016, un juge anglais reprenant les éléments de l'enquête publique aboutit à la conclusion selon laquelle le "Kremlin" dont Vladimir poutine en personne a "probablement approuvé le meurtre à Londres de l'opposant russe Alexandre Litvinenko".
L'implication formelle de la Russie dans cette affaire vient corroborer la thèse du pouvoir autoritaire, sans partage du président russe et les nombreux cas d'opposants tués, emprisonnés et poussés à l'exil incarnent sa volonté d'éliminer toute voix discordante ou toute opposition gênante.
Les cas d'assassinats d'opposants en Russie
La journaliste Russe Anna Politkovskaïa, militante des droits de l'Homme, mère et grande opposante à la politique de Vladimir Poutine, est morte assassinée le 7 octobre 2006. Elle dénonçait notamment la "dégradation des libertés publiques" et la "corruption" dans l'ensemble de la Russie. Selon Reporters sans Frontières, elle fut la 21ème journaliste assassinée depuis l'élection de Vladimir Poutine en 2000. L'organisation établit, en 2018, un bilan de "34 professionnelles des médias... tuées du fait de leurs activités d'information depuis l'an 2000".
l-'homme d'Etat Russe Boris Nemtsov, ancien vice-président sous Boris Eltsine, est devenu grande figure de l'opposition après l'arrivé au pouvoir de Vladimir Poutine, et a été assassiné en plein centre de Moscou, à quelque pas du Kremlin.
Nombreux sont ceux qui pour s'être opposés au président ont été assassinés ou sont morts dans des conditions suspectes comme Natalia Estemirova, enlevée et tuée. Stanislas Markelov et Anastasia Babourova, avocat et journaliste travaillant sur les exactions en Tchétchénie, furent assassinés le même jour.
Une élection en Russie sans enjeu véritable
Prévue pour ce dimanche 18 Mars 2018, l'élection présidentielle russe marque toutes les consciences par l'absence d'une opposition crédible. La candidature d'Alexei Navalny, seul susceptible d'influer sur le vote a été invalidée, laissant libre la voie à l'investiture du président en exercice Vladimir Poutine.
Le président russe a pour ainsi dire "éliminé" tout ce qui pourrait être un frein à un pouvoir sans fin et sans limite ; tout simplement un pouvoir absolu avec ou sans le consentement de son peuple. La tentative d'empoisonnement opérée récemment à Londres et qui pollue l'élection du point de vue international, vient une fois de plus montrer ce qu'est prêt à faire ce pouvoir non seulement pour se maintenir mais aussi pour nuire à toutes les personnes qui le dénoncent.