C'est dans un communiqué en date du mardi 10 avril que des enseignants et personnels de Nanterre ont dénoncé la répression policière effectuée sur les étudiants réunis en assemblée générale le lundi 9 avril 2018. Ils se sont dits "témoins de violences policières inacceptables et sidérantes" et attestent le "déroulement pacifique de cette discussion collective concernant l'avenir de l'université". Dans ce communiqué, pas moins de 47 membres du corps enseignants se sont dit "choqués" par l'intervention policière à l'intérieur des bâtiments de l'université "ce qui est à notre connaissance inédit dans l'histoire de l'université" et se sont offusqués de la décision de la présidence de l'université de Nanterre d'appeler à l'intervention policière sur le fondement "d'arguments mensongers".

Les étudiants de l'universités de Paris 1 à Tolbiac, l'un des secteurs clefs de la mobilisation estudiantine contre les nouvelles modalités d'accès aux études universitaires, ont appelé ce mercredi 11 avril " tous les secteurs en lutte ainsi que toutes les organisations syndicales et politiques à affirmer leur soutien à la mobilisation étudiante et contre la répression gouvernementale". Dans cet appel à la mobilisation publié sur les réseaux sociaux, le mouvement étudiant se dit être sous "la menace d'une évacuation". L'évacuation qui serait selon eux "une mesure du gouvernement, qui répond par la violence à l'organisation démocratique du mouvement étudiant".

Les raisons du bras de fer des étudiants contre gouvernement

Le gouvernement connait plusieurs tensions sociales.

Pour les facultés, plusieurs restent en faveur d'un blocage. La coordination nationale étudiante (C.N.E) invitait à la mobilisation sur les campus pour le mardi 10 avril après un vote. Les étudiants s'opposent aux nouvelles réformes fixant les modalités d'accès a l'université. Ils s'opposent précisément à la loi présenté par Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, sur l'Orientation et la Réussite des Etudiants (O.R.E) et qui modifie pour la rentrée de septembre 2018 les conditions d'accès aux études supérieures.

Le gouvernement entend par cette loi tourner la page au tirage au sort jusque là effectuée par plusieurs facultés et lutter contre l'échec en licence. Mais plusieurs étudiants y dénoncent une sélection déguisée. Cette loi permettrait aux facultés d'analyser le parcours, les résultats antérieurs, pour les postulants aux licences sous tension (ayant un grand nombre de postulants. Cela pourrait, selon certains, priver de nombreux étudiants au libre accès et au choix d'une formation envisagée. Ce qui serait dès lors pour eux une certaine forme d'injustice.