Dure semaine pour les travailleurs et les usagers qui empruntent les transports en commun, en particulier les TER et les TGV. Lundi 2 avril a débuté un important mouvement de grève des cheminots, qui a pour but de protester contre la réforme du gouvernement qui prévoit de mettre fin au monopole de la SNCF. Cette grève des cheminots qui luttent contre l'ouverture du trafic ferroviaire à la concurrence, débute lundi 2 avril à 19h et devrait durer trois mois selon les syndicats. Un rythme de grève de deux jours sur cinq est prévu jusqu'au mois de juin, ou ce que le gouvernement plie.
Emmanuel Macron ne lâche rien...
Alors que la SNCF a estimé le taux de grévistes à 48% mardi 3 avril, la société ferroviaire perd beaucoup d'argent lors de ce genre de mouvement. Le coût journalier d'une telle grève peut monter jusqu'à plusieurs millions d'euros ! Bruno Lemaire, le ministre de l'Economie, a assuré que le gouvernement restera ferme concernant cette nouvelle réforme encouragée par le président de la République. En attendant la fin du bras de fer entre gouvernement et cheminots, ce sont encore une fois les usagers qui en pâtissent.
...mais peut faire des concessions
Ce jeudi 5 avril au matin, Edouard Philippe prend les choses en main et décide de gérer la crise à la SNCF. Le gouvernement ne compte pas céder à la pression des cheminots, toutefois ils serait prêt à faire quelques concessions et négocier sur les conditions d'ouverture à la concurrence.
La question de la dette de la SCNF, qui s'élève à 55 millions d'euros, est également au cœur des discussions. L'Etat pourrait reprendre une partie, "mais pas à n'importe quel rythme, pas n'importe comment et en contrepartie d'engagements clairs et fermes" a affirmé le Premier ministre.
Les syndicats dénoncent une "mascarade"
Après une première réunion de concertation qui a duré plus de six heures au ministère des Transports hier, jeudi 5 avril, les premières négociations entre les cheminots et le gouvernement se sont soldées par un échec.
Les syndicats de la SNCF ont parlé de "véritable mascarade" face à ce gouvernement "qui tente de broder" et qui n'a "aucune proposition à faire" concernant la future mise en concurrence des lignes de train et la dette de la SNCF. Mécontents et déçus par cette échange, les cheminots sont déterminés à poursuivre cette longue grève jusqu'à faire plier le gouvernement.
"Le conflit risque de durer si le gouvernement ne revoit pas sa méthode", prévient Didier Aubert, membre de la CFDT.
A ce jour, une nouvelle réunion au ministère des Transports est prévue. Elle se penchera sur les droits sociaux des cheminots qui, pour Elisabeth Borne, la ministre chargée des Transports, "garderont l'ensemble des garanties du statut comme la rémunération, la retraite, la garantie de l'emploi et les facilités de rémunération."
La dette de la SNCF "est une menace pour le système ferroviaire. Il faut qu’on regarde quelle part du chemin chacun peut faire : la SNCF et l’Etat", explique Elisabeth Borne #8h30politique pic.twitter.com/NzvWc6wdtN
— franceinfo (@franceinfo) 6 avril 2018
Le trafic perturbé ce vendredi
La grève interrompue depuis jeudi 5 avril à 8 heures, reprendra samedi à partir de 19 heures.
La le trafic TGV est retourné à la normale, il faut toujours compter un TER sur deux en moyenne aujourd'hui. Des cars seront mis à disposition en complément pour les usagers.
Que pense les Français ?
Sur le point de la réforme ferroviaire, le gouvernement a le soutien de l'opinion publique (une fois n'est pas coutume). Selon un sondage Elabe, 76% des personnes interrogées pensent que l'ouverture à la concurrence ferroviaire est une bonne chose pour les usagers, et 64% des Français estiment que des alternatives à la SNCF améliorera l'état du réseau ferroviaire. En revanche, la majorité des sondés pensent que la SNCF ne sera pas en mesure d'encaisser le choc.