Depuis près de deux semaines et le limogeage surprise de l'ex-numéro deux du FBI, Andrew McCabe, Donald Trump s'est vu rappeler à l'ordre par l'inquiétude grandissante du camp républicain méfiant vis-à-vis de l'affaire d'ingérence russe qui pourrait bien à terme déboucher tout comme le "Watergate" sur un nouveau scandale d'État.

Il faut dire que jusqu'à présent, le sujet est particulièrement sensible aux États-Unis. Les incessants rapprochements faits par le développement récent de l'enquête sur une possible ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016 ont eu le don d'irriter le président américain dont l'entourage pourrait être mis en cause dans cette affaire.

Le 19 mars, il s'en prenait d'ailleurs vigoureusement à l'équipe conduite par le procureur spécial Robert Mueller en charge des investigations sur ce dossier.

Une réaction qui a suscité une vive levée de boucliers au sein du camp démocrate, mais aussi dans l'élite républicaine où un certain nombre d'élus ont fermement appelé le mania de l'immobilier à ne pas franchir la ligne rouge. Ils ont en effet mis en garde la Maison Blanche contre la facile tentation d'un éventuel renvoi du procureur et de membres de son équipe d'investigation.

Depuis l'ouverture de l'enquête du FBI, Donald Trump n'a de cesse de crier son agacement, jugeant même être victime d’une « chasse aux sorcières ». Il nie rageusement toute collusion entre son équipe de campagne et la Russie, ce sur quoi est sensé enquêter l'ancien patron du FBI, Robert Mueller.

De plus, pour celui qui aura dirigé la police fédérale américaine de 2001 à 2013, il faudra déterminer avec exactitude si le président s’est rendu coupable d’entrave à la justice.

Donald Trump agacé par l'enquête du FBI

Il faut dire donc que l'indexation des 13 membres de l'équipe Mueller comme des démocrates endurcis au service d'Hillary, a rendu le président américain hautement suspect et imprévisible sur ce dossier.

La rigueur et l'intégrité du procureur ne faisant l'objet d'aucun doute de la part de poids lourds républicains, hors de question de laisser envisager un possible limogeage.

Le limogeage de Mueller serait "le début de la fin"

Interrogés sur la question lors des traditionnels talk-shows américains du dimanche, plusieurs ténors républicains ont tenu à souligner que l’enquête devait d'être conduite à son terme.

Sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham a estimé que le procureur avançait au gré des preuves qu’il accumule et qu’il était important de le laisser travailler. Et s'il venait à l'esprit de Donald Trump de limoger Robert Mueller, « ce serait le début de la fin de sa présidence », souligne le politicien de 62 ans.

Mais du côté de l'ancien gouverneur du New Jersey, Chris Christie, on se veut confiant qu'en à la bonne posture du milliardaire sur ce dossier. Les leaders républicains de la Chambre des représentants et du Sénat restent toutefois évasifs sur leur attitude si le scénario venait à se concrétiser.