La campagne électorale ayant pris fin vendredi soir, environ 50 millions d'italiens s'apprêtent à voter ce dimanche 4 mars 2018 afin de composer leur futur Parlement. Entre la poussée de la droite et la montée de populismes, l'issue de ce vote est plus qu'incertain, car aucune majorité nette ne se dégage dans les sondages. Entre 7h et 23h, heures d'ouverture des bureaux de vote, les italiens votent avec le "Rosatellum bis", une nouvelle loi électorale votée l'année dernière. Ce système mixte permet d'élire un tiers des candidats dans des collèges uninomiaux, et les deux tiers restant au proportionnel.
Coalition droite/extrême droite favorite
Hier soir à Florence, Matteo Renzi, l'ex Premier ministre largement devancé dans les sondages, essaye de revenir sur le devant de la scène. "Nous avons sauvé des centaines de milliers de migrants sans jamais jouer sur la peur des italiens" a clamé le candidat devant une foule motivée. Dans sa ligne de mire, Matteo Salvini, le chef de la Ligue du Nord qui a juré de chasser par la force les migrants venus en Italie. Il nie pourtant les accusations de fascisme portées contre lui : "La Gauche a lancé une grande campagne anti-fasciste et anti-raciste. Le problème c'est que dans ce pays, il n'y a ni fascistes, ni racistes" ironise-t-il.
Salvini a fait alliance avec Silvio Berlusconi pour ce scrutin.
L'ancien chef du gouvernement signe son grand retour en politique, après avoir été interdit de fonction publique à cause de sa condamnation pour fraude fiscale. Si cette coalition entre la droite et l'extrême droite arrive en tête de l'élection, Salvini espère bien endosser le rôle de Premier ministre. Sa popularité, il le doit à un slogan simplissime : "Les italiens d'abord".
Celui qui se dit ni fasciste, ni raciste, admire des personnages politiques comme Donald Trump ou Vladimir Poutine et ne cache pas son amitié avec Marine Le Pen.
Le gouvernement du M5S
La surprise de cette élection, c'est l'arrivée en force du Mouvement 5 étoiles. En effet, le parti populiste caracole en tête dans les sondages depuis plusieurs semaines.
Luigi Di Maio, son jeune chef de 31 ans, pense obtenir la majorité et devenir le deuxième vainqueur. A l'issue du vote, tout indique que ce mouvement qui se retrouve derrière le Parti Démocrate de Matteo Renzi deviendra le premier parti d'Italie avec son taux de 28% dans les sondages, même s'il a peu de chances de diriger le gouvernement, faute de majorité.
Le Parti démocrate
En baisse dans les sondages, le Parti démocrate (PD, centre-gauche) devrait perdre le pouvoir à cause de l'impopularité de son dirigeant Matteo Renzi. L'homme politique que les italiens adorent détester à cause de sa personnalité arrogante, son ego surdimensionné et de ses promesses trahies. En effet, le "Macron italien" de 43 ans qui favorisait l'esprit d'équipe et dénonçait le favoritisme, a fini par obtenir le désamour des électeurs italiens à cause de l'usure du pouvoir en période de crise économique.
Depuis sa défaite au référendum constitutionnel de 2016, le brillant mais éphémère Matteo Renzi lutte pour sa survie politique.
Ho votato nella mia Firenze. Buon voto a tutti, buona domenica. E viva la democrazia #elezioni #4marzo
— Matteo Renzi (@matteorenzi) 4 mars 2018
Résultat du 4 mars
En revanche, tous ces leaders politiques n'ont pas convaincu pour autant l'ensemble des italiens, puisque l'abstention pourrait bien être la gagnante dans ce scrutin. En effet, plus d'un tiers des électeurs seraient encore indécis et se demandent s'ils se déplaceront jusqu'aux urnes ce dimanche. Toutefois, au terme de ce vote, Sergio Mattarella, le président de la République, devra indiquer la personne qui a conquis les italiens et qui sera chargée de former le prochain gouvernement. Alors qui gouvernera l'Italie ?