Le centre de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, a été le théâtre d'une attaque violente en début de journée le vendredi 02 Mars 2018. Les cibles visées par les terroristes furent la représentation principale de la France au Burkina et la première force militaire du pays. Des pertes en vies humaines sont à déplorer, et l'on compte officiellement plusieurs morts dans les forces armées du Burkina Faso et des civils blessés : "6 assaillants abattus, 7 militaires morts, 6 blessés dont deux civils" selon le bilan provisoirement établi par le gouvernement du Burkina à 17 h de la même journée.

Ce n'était pas la première attaque terroriste perpétrée dans le pays. La dernière en date, la plus meurtrière, fait état de 18 morts dans un café en août 2017. Le choix des cibles et la facilité de déploiement des groupuscules armés sur son territoire illustrent parfaitement l'incapacité du Burkina à assurer la sécurité des populations malgré les efforts entrepris dans ce sens et nuisent à l'action française au sein de la sous-région.

Recrudescence du terrorisme au Sahel

La France est présente dans la sous-région sous l'opération "Barkhane" et s'est résolument engagée aux côtés des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina, Tchad, Niger) dans le but de sécuriser le Sahel et d'éradiquer les groupes djihadistes.

Des groupes qui ne cessent de croître et d'agir en commettant plusieurs attentats et exactions au sein et à proximités des pays du G5. Un constat peu reluisant pour les efforts entrepris mais qui surtout enterre un peu plus chaque jour la volonté d'une Afrique stable et de paix. Tout cela ne pourrait qu'engendrer une paupérisation des populations dans un environnement déjà fort hostile, inciter à l'exode rural et donc à l'immigration.

Poser la question des origines de l'instabilité au Burkina induit à chercher les causes de l'instabilité au sein des pays membres du G5 Sahel tout en incluant le Nigéria. Vouloir efficacement ramener la paix et la sécurité nécessiterait peut-être dans un premier temps de sécuriser les Etats de l'intérieur en assurant la sécurité des personnes et des biens, et mener des opérations dans la sous-région en y incluant plus de forces militaires, principalement africaines.

Devant la monté en puissance de ces principaux groupes djihadistes, une union plus renforcée au sein des Etats africains pourrait être une mesure efficace pour neutraliser la prolifération terroriste dont les victimes se trouvent en majorité au sein de la population.