Luiz Inácio Lula da Silva, l'ancien président brésilien s'est livré à la police afin de purger sa peine de 12 ans et un mois de Prison pour corruption et blanchiment d'argent après une décision du Tribunal suprême. La Cour lui a refusé mercredi dernier (par 6 voix contre 5) de rester en liberté le temps de ses derniers recours. Plus connu sous le nom de Lula, l'ex-Chef d'Etat du Brésil de 2003 à 2011 a été condamné pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une société de BTP. En échange, l'homme politique de gauche aurait aidé cette entreprise à obtenir des marchés publics.
Un "troc" que Lula nie désespérement.
Lula se rend et affronte sa peine
Samedi soir, Lula s'est finalement résigné à se rendre à la police brésilienne, après un bras de fer de deux jours. L'ex-président a souhaité mettre fin à cette période durant laquelle il a défié la justice, en demeurant retranché au siège du syndicat des métallurgistes de Sao Bernardo do Campo, entouré de plusieurs milliers de sympathisants. Dans cette ville située au sud de São Paulo, qui représente le berceau de la carrière politique de Lula, il continue de contester les faits qui lui sont reprochés et compte bien prouver que son procès est un "crime politique".
Empêché de se rendre
En sortant du siège du syndicat pour se rendre aux autorités, les sympathisants de l'ancien président brésilien l'ont empêché de se rendre.
Farouchement opposés à l’incarcération de Lula, plusieurs dizaines de militants de gauche l'ont forcé à retourner dans les locaux pendant une heure. Celui qui devait se représenter en octobre lors des prochaines élections présidentielles au Brésil, s'est finalement posé en hélicoptère samedi 7 avril en début de soirée sur le toit du siège de la police fédérale de Curitiba, réputée pour être la capitale brésilienne de la lutte anti-corruption.
Brésil. L'ex-président Lula est arrivé à la prison de Curitiba https://t.co/HUcvxKi6Kc pic.twitter.com/wgBT1CBzRf
— Ouest-France (@OuestFrance) 8 avril 2018
Entre la centaine d'anti-Lula qui l'attendaient de pied ferme devant la prison de Curitiba pour célébrer ce moment et les militants de gauche pro-Lula, les forces de l'ordre ont du faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Huit individus ont été légèrement blessés par des balles en caoutchouc tirées de la police.
Lula passe sa première nuit en prison
Avant son incarcération, Lula et ses avocats avaient négocier les conditions de détention du leader politique de 72 ans. Une fois arrivée sur place, Lula s'est vu attribuer une cellule d'à peine 15 mètres carrés avec toilettes et douche privés. Le juge Moro a précisé que cet espace est prévu pour que "Lula soit à l'écart des prisonniers afin de ne pas nuire à son intégrité physique ou morale en raison de son statut d'ancien chef d'Etat".
La chute d'une figure politique
C'est l'histoire incroyable d'un cireur de chaussures presque analphabète qui se hisse au sommet de l'Etat.
Né le 27 ocotbre 1945 à Caetés, ce militant politique participe à la fondation du Parti des Travailleurs (PT), un mouvement socialiste. En 2002, il remporte sa première victoire aux élections présidentielles et met rapidement en place des programmes sociaux afin d'améliorer la situation économique du Brésil. Il sera réélu par son peuple en 2006, et, ne pouvant se représenter pour un troisième mandat consécutif, demande à sa chef de cabinet Dilma Roussef de lui succéder en 2011. Elle deviendra la première femme à exercer la fonction de présidente de la République fédérative du Brésil.
Après deux mandats de quatre ans, Lula était au top de sa popularité : 8 Brésiliens sur 10 avaient une opinion favorable sur ce président qui avait réussi à réduire les fortes inégalités, engendré une croissance économique et imposé son pays au niveau mondial. Alors qu'il était prévu qu'il se présente à nouveau lors des présidentielles en octobre prochain, Lula reste toujours le favori dans le cœur des Brésiliens.