Le 11 mai dernier, la cour criminelle de Brazzaville, au Congo, rendait son verdict dans une affaire de tentative de coup d'État qui s'était déroulée en 2016.
Le principal accusé, le général Jean-Marie Michel Mokoko, 71 ans, ancien chef d'État-major Général des Forces armées congolaises et ex-conseiller du président Denis Sassou-Nguesso, avait été candidat à l'élection présidentielle du 20 mars 2016. Il était arrivé en troisième position, avec 13,74 % des suffrages exprimés.
N'acceptant pas la réélection de Denis Sassou-Nguesso, il avait appelé la population à la « désobéissance civile.» Il a été condamné à 20 ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l'État.» Il est incarcéré à la maison d'arrêt de Brazzaville, la capitale du Congo.
Sept autres co-accusés, un Congolais et six Français, présentés comme des mercenaires, étaient également poursuivis par la justice congolaise. Ils n'étaient pas présents lors du procès. Ils ont été condamnés, par contumace, à 20 ans de prison pour « complicité d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État.»
Parmi eux, se trouvait Jean-Paul Ney, 42 ans, un journaliste français controversé bien connu, condamné à de nombreuses reprises par la justice hexagonale.
Jean-Paul Ney, une personnalité particulièrement controversée
Entre le 17 janvier 2008 et le 6 mai 2009, il avait été incarcéré en Côte d'Ivoire, pour « atteinte à la sûreté de l'État.» Gilbert Collard, aujourd'hui député du Front national, était son avocat.
Il avait été libéré le lendemain d'un entretien entre le président ivoirien de l'époque, Laurent Gbagbo, et Alain Joyandet, qui était alors secrétaire d'État français à la Coopération.
Pendant de nombreuses années, Jean-Paul Ney a été très actif sur Twitter. Son compte a été suspendu à plusieurs reprises, en raison d'un trop grand nombre de tweets jugés haineux et menaçants.
Il a été définitivement désactivé par Twitter, en juillet 2017.
Le jour même de l'attentat islamiste contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, il avait dévoilé, sur les réseaux sociaux, l'identité des frères Kouachi. Cette démarche, alors que la France toute entière était endeuillée, avait fait couler beaucoup d'encre.
Condamné par la justice française, en octobre 2016, pour « recel de violation du secret de l'enquête », à 3 000 euros d'amende.
Ne se sentant « plus français », il avait brûlé son passeport, en direct devant des milliers internautes.
Malgré son statut de personnalité particulièrement controversée, Jean-Paul Ney était très régulièrement invité sur les plateaux des grandes chaînes françaises et étrangères d'information en direct, souvent présenté comme « spécialiste en terrorisme.»
Jean-Paul Ney n'aura certainement pas à effectuer sa longue peine de prison au Congo. La France refuse généralement d'extrader ses propres ressortissants.