À 4h30 ce vendredi matin, les 28 Chefs d'États membres de l'Union européenne ont acté leur convergence pour un accord sur la crise politique qui divise le vieux continent depuis des années au sujet des migrants. "Une étape importante" de l'avis du président de la République française, Emmanuel Macron, en première ligne sur ce dossier ultra-sensible dans l'Hexagone.
Il faut dire que pour beaucoup, la tâche s'annonçait ardue et même impossible. Un argumentaire défaitiste réfuté jusqu'au bout par le président français, très engagé sur le front européen.
C'est donc avec force que le locataire de l'Elysée a salué l'accord, clamant devant la presse ce vendredi que "la coopération européenne l'a emporté" sur le repli national qu'il juge inapte à répondre aux défis de migrations qui se présentent devant l'Europe.
L'accord conclu entre les 28 acte en effet l'entrée en jeu de principes fondamentaux jusque-là mis de côté dans la gestion de la crise migratoire. C'est celui de la coopération avec les pays de transit à l'extérieur du continent européen, mais aussi celui de la solidarité entre les partenaires européens, et notamment pour les pays d'entrée que sont l'Italie, l'Espagne ou encore la Grèce.
Une gestion en dehors et au sein de l'UE
Pour mettre tout le monde d'accord, il a fallu opter pour un système d'accueil inédit qui demandera bien sûr à faire ses preuves avec le temps.
Des plateformes de débarquements installées dans des territoires tiers en dehors de l'Union européenne pour dissuader les candidats à l'exil vers l'Europe, et ainsi briser le marché des passeurs. Un accueil en premier ressort y sera effectué pour déterminer les véritables bénéficiaires du droit d'asile.
De plus, des centres contrôlés verront le jour dans les États membres de l'UE qui le souhaitent, afin d'accueillir les migrants qui passeraient entre les mailles du filet et seraient secourus dans les eaux européennes.
Une distinction pourra alors être faite pour en tirer les demandeurs d'asile légitimes.
Le volontariat, principe de base de l'accord
Pour la suite, les migrants susceptibles d'obtenir l'asile se verront partagés entre les pays de l'Union européenne "sur une base volontaire". Une directive qui répond à l'exigence italienne d'une "responsabilité partagée" entre les partenaires pour chaque migrant arrivé sur le vieux continent.
Pas d'obligation d'accueil pour les pays qui n'en voudraient pas, mais une participation financière non négociable à la création des centres d'accueil.
Autre point, chaque État membre devra prendre les mesures internes qui s'imposent pour casser la mobilité des migrants entre les pays membres de l'UE. Des mouvements "secondaires" qui les conduisent la plupart du temps en Allemagne, où le débat politique fait rage autour de la chancelière Angela Merkel.