Conformément aux menaces qu'il n'avait de cesse de lancer depuis quelques semaines, le président américain, Donald Trump, a acté vendredi une taxation plus lourde des importations américaines en provenance de l'Union européenne. Une décision qui a provoqué la colère de ses alliés européens, et qui promet de se voir opposer une réponse forte des vingt-sept.

Il faut dire qu'après les passages très remarquées d'Emmanuel Macron et d'Angela Merkel à Washington en avril dernier, la classe politique européenne avait espéré de voir se calmer les intentions belliqueuses du président américain sur le commerce international.

Force est de constater qu'il n'en sera rien au final, car l'UE est, depuis vendredi, sous le coup de la hausse des droits de douane de l'acier (25%) et l'aluminium (10%) voulue par Trump.

Une situation n'est pas du goût de nombreux Chefs d'Etat, au premier rang desquels on retrouve le président français ou encore la chancelière allemande. Paris a d'ores-et-déjà fait savoir son vif mécontentement lors d'un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et le milliardaire, et des mesures sont en gestation chez les vingt-sept pour lui rappeler les règles du jeu.

L'OMC saisie par l'UE

Du côté de Bruxelles, les réactions ne se sont non plus faites attendre. La Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a annoncé, dès vendredi, avoir déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce.

Une action qui vise à rappeler à l'ordre la surpuissance américaine. Mais pas seulement, car le cas de la Chine a aussi été dénoncé, avec le "transfert injuste de technologie" des entreprises européennes actives sur son sol.

Bien sûr, afin de justifier sa posture, la politicienne suédoise a mis en avant l'importance de rappeler à tous les acteurs le besoin fondamental de respecter les règles, seules garanties de pérennité du système.

Un système grandement mis à mal par les agissements des deux géants du commerce mondial.

Une réponse ciblée en préparation

Toutefois, en attendant la réponse d'un système d'arbitrage qui pourraient prendre des années à trancher, l'Europe entend assurer sa défense sur le court terme. Des propositions allant dans ce sens et ciblant certains produits américains comme le beurre de cacahuète, des motos ou encore des jeans pourraient être validées par les vingt-sept d'ici au 20 juin prochain. Avec la condition bien sûr que le front européen reste uni derrière un rejet farouche de la politique tout azimut de Donald Trump.