Emmanuel Macron a rendu sa première visite officielle au pape François ce mardi. L'entrevue entre les deux hommes a duré près d'une heure durant laquelle le président de la République française a partagé avec le souverain pontife les bases de la relation qu'il entend entretenir avec l'Église, de même que la position que la France souhaite défendre dans le monde.

Il faut dire que les échanges auront été tout particulièrement intenses de l'avis d'Emmanuel Macron qui sera resté durant 57 minutes en entretien privé avec le pape François. À titre de comparaison, c'est tout de même cinq minutes de plus que le record jusque-là établi par Barack Obama en 2015, mais plus encore que les quelques minutes accordées par le Chef de l'Église catholique à l'actuel président américain, Donald Trump.

Preuve que le président français aura visiblement marqué de bons points auprès du pape, réussissant même à lui voler une chaleureuse embrassade en toute fin de rencontre. Une séquence passée en boucle, parce que tout à fait inédite pour un Chef d'État depuis le début du pontificat de François.

Les défis du monde mis sur la table

Mais, au-delà des sourires affichés, Emmanuel Macron a reconnu en conférence de presse qu'aucune question n'avait été évacué avec le Vatican. Le souverain pontife aura tenté d'apporter sa touche d'humanité à la vision du Chef d'État français, reconnaissant toutefois, avec humilité, la complicité sur certains sujets d'apporter les réponses de large ouverture préconisées par l'Église.

Crise des migrants, Afrique, climat, Proche-Orient, évolution de la société française, tous les défis auxquels le monde fait face y seront clairement passés. Et loin de toute démagogie, le président français a souhaité remettre chaque réalité à sa place. Notamment sur la crise des migrants qu'Emmanuel Macron estime être une crise politique de l'Europe sur la question de l'immigration, plutôt qu'une crise migratoire comme affichée par certains politiques.

Emmanuel Macron défend la position française

Mais plus encore, sur l'IVG ou encore le mariage pour tous, Emmanuel Macron a défendu devant François la position de la France qui s'est voulue plus ouverte sur ces sujets. Le président de la République a également préparé le terrain du projet de PMA pour tous, en indiquant que le débat était en cours dans l'Hexagone et qu'il se devrait de trancher à son issue.

Une façon de marquer l'autorité de l'État, tout en disant son respect pour les religions.

Aucune allusion néanmoins à la politique du nouveau gouvernement italien entre Emmanuel Macron et le pape. Le président français a admis une rencontre officieuse avec le président du conseil italien, Conte. Objectif affiché, préparer le Conseil européen qui se tient les 28 et 29 juin, afin d'accoucher d'un accord sur une gestion commune des flux migratoires.