Critiqué pour son attitude lors du sommet d'Helsinki où il a rencontré Vladimir Poutine, Donald Trump tente de faire souffler le chaud et le froid à Washington. Après avoir clamé une mauvaise interprétation de sa posture par les médias, le président américain entend montré à ses détracteurs l'intérêt de sa diplomatie, tout en invitant le rival russe à jouer le jeu.

C'est une nouvelle période de vives tensions que traverse Donald Trump à la Maison Blanche, et cela à tout juste trois mois des élections de mi-mandat. En effet, avec le doute jeté par le milliardaire sur les agences de renseignement américaines depuis la Finlande, les interrogations n'arrêtent pas de fuser sur l'ambiguïté de la relation qu'il tente d'entretenir avec le très autoritaire président russe.

Au point où certains élus ont même demandé à ce que l'interprète du président soit entendu devant le Congrès américain au sujet de l'entretien qu'il a eu avec Poutine. "Trahison" des Etats-Unis pour les uns, soumission à l'égard de la Russie pour les autres, les démocrates s'inquiètent de l'étonnante largesse affichée par le locataire de la Maison Blanche vis-à-vis du régime de Moscou.

Une complaisance envers Poutine qui dérange

S’il estimait, à Helsinki, n’avoir pas de raison de faire davantage confiance à ses services de renseignement qu'à son homologue russe, Donald Trump sera vite revenu sur son dérapage pour tenter d'éteindre l'incendie qui a pris à Washington. Pendant une allocution de quinze minutes, le mania de l'immobilier s'est même voulu rassurant mardi, actant que ses propos avaient été mal interprétés.

Sa gestion du dossier russe, le président américain entend bien la nourrir d'une certaine souplesse, jugeant que "la diplomatie et l’engagement sont meilleurs que l’hostilité et le conflit". Une vision pas vraiment partagée à Washington où le front antirusse a plus que jamais pris racine. Nombre de républicains, dont Paul Ryan, ont ainsi invité Donald Trump à ne pas voir en Moscou un possible allié.

Les Républicains bien embarrassés

La tension est d'ailleurs aujourd'hui palpable jusqu'au sein de l'administration Trump, mais beaucoup de doute que l'indignation de la classe politique puisse se transformer en une fronde chez les Républicains. Le Chef d'Etat américain a renouvelé son soutien aux agences de renseignement, acceptant leurs conclusions au sujet de l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016.

Mais, plus encore, le patron de la Maison Blanche a assuré s'être investi pour sécuriser l’élection de mi-mandat à venir en novembre. Il a d'ailleurs vanté ses prises de position très rigides vis-à-vis des historiques alliés européens, de la Chine, mais aussi de la Corée du Nord. Un procédé qu'il entend réitéré pour remettre au pas le rival russe dont tout le monde se méfie.