La rencontre de Trump et de Poutine à Helsinki a surpris le monde entier par la nature des déclarations du président américain. Il a déclaré que les Russes ne se sont nullement ingérés dans son élection en 2016. Il estime avoir mal été compris car il pense qu’il a employé une négation en place et lieu d’une affirmation. Il y a eu un tollé dans les rangs démocrates et de la part de certains républicains. Un ex-chef de la CIA dénonce un comportement traître de la part du président américain. Le monde doit savoir que Trump parle de politique étrangère en pensant à la politique intérieure américaine et surtout à son électorat, d’ailleurs il pense qu’en 2020 les Américains le rééliront car des faits majeurs plaident en sa faveur (la baisse du chômage, la valorisation de la bourse, le regain d’activité de l’automobile, etc.).

Le président américain envoie un message de fermeté en direction du monde. Cette fermeté est souvent suivie de mises au point que certains diplomates qualifient d’instabilité. Ce n’est pas une instabilité mais une méthode de fonctionnement qu’il tire de sa longue expérience de chef d’entreprise habitué à passer des deals commerciaux pour ses affaires. En rencontrant Poutine à Helsinki, Trump essaie de créer un modèle de diplomatie qui vise à être fort et à égalité avec la Russie et la Chine et à montrer des muscles aux autres pays du monde et en situation de supériorité, comme l’Union européenne, le Japon ou des pays inexistants pour lui au plan international, les pays africains.

Il n'y a pas de tension entre Poutine et Trump, même si au début de l'élection de Trump on pouvait noter un agacement de sa part vis à vis de Poutine

Interprétation de la rencontre Poutine-Trump à Helsinki

Les principaux sujets évoqués par les deux Présidents ont porté sur le désarmement, la lutte contre le terrorisme, l’instabilité au Moyen-Orient.

Concernant l’Ukraine ou la Crimée, ces deux problèmes qui font l’objet de sanctions économiques de la part de l’Union européenne concernant la Russie, n’ont pas du tout été évoqués. A propos du désarmement, les deux pays sont d’accord pour qu’il en soit ainsi, mais il n’y a eu aucune avancée significative concernant les conditions d désarmement, les armes à prendre en compte et les modalités.

A propos du terrorisme, les deux pays sont d’accord pour lutter de façon significative contre celui-ci et estiment que si l’État islamique subit de très forts dommages, celui-ci n’a pas totalement disparu et il faut rester vigilant. Concernant le conflit syrien, aucune mesure significative n’a pu être annoncée. Au total le voyage de Trump à Helsinki est un voyage qui vise à montrer du doigt l’Union européenne comme principale ennemi commercial des États-Unis, mais surtout à indiquer au reste du monde que les Américains entretiennent de très bonnes relations avec la Russie de Poutine.

Retour sur la décision de Trump de ne pas accuser Moscou

En dédouanant les Russes d’une ingérence dans la campagne présidentielle américaine de 2016 malgré les accusations de la CIA, Trump veut montrer au reste du monde que s’il a gagné contre Madame Clinton, cette victoire est de son propre fait et n’a rien à voir avec une aide éventuelle, celle de la Russie.

Il veut montrer que Madame Clinton est une mauvaise perdante. En remettant en cause les différentes enquêtes des services de renseignements américains, Trump indique qu’il n’a pas été bien compris aux États-Unis, il estime que les accusations de trahison dont il est la victime n’ont pas lieu d’être et il se félicite d’entretenir de très bonnes relations avec une grande puissance de ce monde : la Russie.