Donald Trump met le feu au G7. En effet, le président des Etats-Unis a demandé que la Russie soit réadmise au club des dirigeants du G7. Une prise de position ferme qui fait office de nouvelle différence de vue majeure avec les pays européens. Le président américain a fait valoir que la suspension de la Russie du G8 en 2014, suite à l'annexion de la Crimée par le pays dirigé par Vladimir Poutine, devait toucher à sa fin. Trump en semeur de zizanie ? Son annonce s'inscrit en effet en forte rupture par rapport à la position des principaux alliés européens de Washington, ces derniers insistant sur le fait que Moscou doit respecter un accord de paix en Ukraine avant un potentiel retour à la table des sommets réunissant les plus grandes puissances.

Donald Trump a reçu un soutien : celui du premier ministre italien, Giuseppe Conte, qui a affirmé sur Twitter que « je suis d'accord avec le président [Trump]. La Russie devrait réintégrer le G8. C'est dans l'intérêt de tous ». Une position italienne loin d'être partagée par les autres pays de l'UE, notamment la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, tous ferment sur le sujet. D'ailleurs, suite à l'annonce de Donald Trump, les dirigeants de ces trois pays ont, pour le moment, écarté la possibilité d'un retour de la Russie.

Moscou étonné de la position de Donald Trump

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a lui assuré que « la décision commune du G7 était d'exclure la Russie du format du G8.

On peut bien sûr en discuter mais ... nous devons respecter les principes de l'Union européenne ». Autrement dit, un retour de la Russie aura bien du mal à recevoir l'aval de l'UE. Porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui déclaré que « la Russie se concentre sur d'autres formats, en dehors du G7 ». Même à Moscou, l'annonce de Donald Trump a donc étonné.

Pour rappel, le président américain fait actuellement l'objet d'une enquête concernant sa campagne électorale et de possibles liens avec Moscou pour influencer l'élection. Mais cette confusion des genres n'a semble-t-il pas posé de problème au chef d'Etat américain. « Pourquoi avons-nous cette réunion sans que la Russie soit présente ?

», a ainsi lancé Donald Trump aux journalistes présents sur place. « La Russie devrait être à la réunion, elle devrait en faire partie ». Un dossier russe venu sur la table du G7 de façon tardive... alors que les sujets d'opposition ne manquent pas entre Trump et les autres dirigeants de ce sommet.

Donald Trump isolé ?

Jeudi, Emmanuel Macron a ainsi reproché à Donald Trump d'avoir imposé des tarifs unilatéraux sur l'acier et l'aluminium importés plutôt que de recourir à l'arbitrage international et de sortir d'un accord nucléaire multilatéral avec l'Iran. « Le risque est de créer un monde de survie du plus apte. Ce n'est pas bon pour nous ni pour aucun de nos amis dans le monde », a tweeté Macron.

« Les tensions montent partout. Ce G7 va être exigeant ». Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, les tensions semblent naissantes être Trump et Macron. Le président de la République souhaite-t-il prendre le leadership lors de ce G7 et ainsi isoler un peu plus Donald Trump ? Emmanuel Macron a en tout cas appelé les autres dirigeants du G7 à ne pas céder à toutes les exigences de Donald Trump. Un « G6 + 1 » pourrait ainsi voir le jour concernant plusieurs décisions. Sur celle de la Russie en tout cas, le chef d'Etat américain semble en tout cas bien seul. Alors que l'Europe lui tourne progressivement le dos, Donald Trump cherche sans doute le soutien de Vladimir Poutine. Mais pas sûr que cette annonce surprise suffise pour cela.