C'est un drame qui a coûté la vie à plusieurs dizaines d'innocents. Le viaduc de Gênes, construit entre 1963 et 1967, s'est effondré hier en pleine journée. Juste après la catastrophe, la presse a pointée du doigt la fragilité de la construction, qui était encore en rénovation. Les problèmes de sécurité étaient bel et bien présents, comme le souligne Antonio Brencich. Ce professeur de la faculté d'ingénierie de Gênes a déjà critiqué il y a deux ans la structure du viaduc, parlant d'un défaut de construction. Malgré ses avertissements, aucun changement n'a pu être fait à temps.
Cet accident fait suite à liste d'environ dix ponts effondrés en Italie en cinq ans.
Une catastrophe évitable, aucune prise en considération
Pour le professeur d'ingénierie, cette construction est tout simplement une "erreur d'ingénierie". Cet homme ira même plus loin en affirmant que depuis les années 80, les automobilistes empruntant cette route pouvaient ressentir des creux et des bosses sur la voie, ce qui est directement lié, selon lui, à un problème de structure. Aucune grande reconstruction n'a été opérée malgré ces multiples avertissements, si ce n'est quelques modifications.
Ce type de pont n'a que trois exemplaires dans le monde. Celui de Gênes, un autre en Libye, qui est le second plus haut pont d'Afrique.
Et enfin un troisième au Venezuela, à Maracaibo. Cette dernière structure a également subi un effondrement en avril 1964, lorsqu'un pétrolier, qui était devenu incontrôlable, avait heurté deux piles du pont avec plus de trente-cinq mille tonnes de marchandise à bord. Cependant, cet accident est loin d'être le premier en Italie.
Plusieurs problèmes de constructions partout en Italie
Vers la fin 2014, le viaduc de Scorciavacche s'est cassé, dix jours seulement après son inauguration. Un autre viaduc, reliant cette fois-ci Loreto et Ancona, s'est lui aussi effondré, provoquant la mort de deux personnes. Tous ces événements tragiques, regroupés dans les colonnes du Corriere Della Serra, témoignent de la fragilité de certaines constructions au coeur de la Botte.
A Gênes, l'enquête continue concernant les défaillances du viaduc de Morandi, qui ont coûté la vie à 39 personnes selon un dernier bilan des autorités. Le PDG d'Autostrade per l'Italia, le groupe privé qui a le contrôle sur les autoroutes italiennes, s'est excusé du désagrément, affirmant que "la sécurité passe avant tout".