La tragédie de Gênes (Italie) survenue le 14 août dernier ne manque pas d'alimenter, depuis quelques jours, les interrogations autour de l'état des ponts en France. Le porte-parole du gouvernement a indiqué mercredi que des mesures avaient déjà été prises pour répondre aux exigences mises en lumière par un audit du réseau routier dévoilé début juillet.

Il faut dire que le rapport remis à la ministre des Transports, Elisabeth Borne, et relayé par la presse deux jours après l'effondrement du pont Morandi suscite depuis de nombreuses inquiétudes. Il indique notamment qu'un tiers des 12 000 ponts sous la responsabilité de l'Etat nécessiteraient des travaux de rénovation, actant que pour 7% des cas identifiés il faudrait une intervention d'urgence.

Des conclusions contrebalancées par le porte-parole du gouvernement à la sortie du premier conseil des ministres de la rentrée. Le proche d'Emmanuel Macron estime qu'il n'existe pour l'heure « aucune situation d’urgence » sur les ponts français dépendant du réseau routier non concédé. Pour l'essentiel des 30% d'ouvrages nécessitant des réparations, il ne s'agirait que de travaux mineurs.

Aucune situation d'urgence à signaler

Élisabeth Borne, aurait ainsi dressé un bilan conséquent sur l’état et la sécurité des routes et des ouvrages d’art en France. Les 7 % de ponts mis en avant par les ingénieurs suisses dans leur audit ne nécessiteraient que des travaux légers, n'engageant pas une quelconque dangerosité.

Pour le million de kilomètres de routes et les 250 000 ouvrages d’art du réseau français, la sécurité est placé comme un marqueur de l'Etat avec une surveillance permanente.

Les ponts en France seraient donc systématiquement soumis à des visites annuelles et à des inspections détaillées tous les trois ans, selon le gouvernement.

En plus de cela, le fidèle macroniste rappelle qu'en mai, la ministre des Transports avait indiqué au Sénat vouloir porter l'enveloppe pour l'entretien du réseau national à un milliard d'euros par an conformément aux recommandations de l’audit, afin d’enrayer la dégradation du réseau.

Des hausses de dépenses d’entretien consenties

Benjamin Griveaux a bien sûr poursuivi son plaidoyer face aux médias en indiquant que le gouvernement était pleinement à la tâche pour veiller à ce que les réparations nécessaires soient prises en charge avant que la situation ne se dégrade. Pas question donc de se laisser prendre au jeu de la comparaison avec la situation italienne. Le porte-parole du gouvernement a d'ailleurs rappelé que la programmation pour la décennie à venir serait rendue publique à l'automne.

Un scénario de hausse progressive et contrôlée des dépenses d’entretien des routes nationales est posé sur la table. Dans le détail, l'Etat est passé de 700 à 800 millions de dépenses en 2018.

Le budget devrait ensuite évoluer à 850 millions entre 2020 et 2022, avant de s'établir à 930 millions dès 2023. Une programmation budgétaire qui permettra selon le gouvernement d’enrayer la dégradation des routes les plus sollicitées dans l'Hexagone.